Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict le 19 mars, condamnant le négationniste Vincent Reynouard à une peine de douze mois de prison, exécutée sous un régime de semi-liberté. Reconnu coupable de contestations de crimes de guerre, de négation des crimes contre l’humanité et de provocation à la haine raciale, il devra également verser 10 000 euros de dommages et intérêts aux associations plaignantes, incluant la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et l’Observatoire juif de France (OJF).
Vincent Reynouard, figure reconnue de l’extrême droite, était présent à l’audience, entouré de plusieurs dizaines de soutiens. Le tribunal a souligné que l’aménagement de la peine sous forme de détention à domicile avec surveillance électronique n’était pas envisageable en raison de son hébergement précaire. À 56 ans, Reynouard a déjà été condamné à plusieurs reprises pour avoir nié l’existence des chambres à gaz et remis en question le massacre d’Oradour-sur-Glane, où 643 habitants ont été tués par la division SS Das Reich en 1944.
Cette affaire a été portée devant la 17e chambre correctionnelle en raison de vidéos controversées diffusées sur Internet entre 2017 et 2020. Dans l’une d’elles, intitulée « Macron, serviteur des juifs ? » et diffusée en mai 2017, il remet en cause la réalité de la Shoah, qualifiée d’« histoire mensongère ». Plus alarmant encore, Reynouard a tenté de blâmer la Résistance pour le massacre d’Oradour-sur-Glane, inversant ainsi la responsabilité.
Ancien professeur de mathématiques, révoqué de l’éducation nationale pour ses propos négationnistes, Reynouard a commencé à formuler ces thèses depuis les années 1990. En 2015, il a fui vers la Grande-Bretagne pour échapper à la justice. Cependant, en novembre 2022, il a été interpellé en Écosse par les autorités, avant d’être extradé vers la France en février 2024. À son procès en janvier, il a affirmé son appartenance « à 200 % » à la mouvance révisionniste, révélant ainsi sa persistance dans ses croyances controversées.
En conclusion, cette décision judiciaire met en lumière les défis posés par la diffusion de thèses négationnistes et rappelle l’importance de la lutte contre les discours de haine, notamment à l’ère numérique où de telles idées peuvent se propager rapidement. Les autorités se montrent déterminées à sanctionner les atteintes à la mémoire de la Shoah et à protéger les valeurs républicaines.
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