L’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, conduite lors des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), a été jugée bénéfique par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Il a mis en avant le caractère constructif de cette initiative dans le cadre d’une audition à l’Assemblée nationale. Désireux de prolonger cette utilisation de l’intelligence artificielle, il a souligné son importance pour le maintien de la sécurité notamment lors d’événements publics à venir.
Lors de l’audition du 25 septembre, Laurent Nuñez a révélé que le recours à la vidéosurveillance algorithmique, approuvé par la « loi JO » de mai 2023, a permis de détecter des comportements considérés comme anormaux, mais sans recourir à la reconnaissance faciale. Il a précisé que cette technologie avait été déployée sur une dizaine de sites, avec des résultats encourageants qui ont façonné son opinion. Le préfet a insisté sur le fait que ce dispositif n’avait pas été conçu pour provoquer des interpellations, mais plutôt pour aider à identifier rapidement des mouvements suspects.
Utilisation et résultats de la vidéosurveillance pendant les JOP
La mise en œuvre de la vidéosurveillance algorithmique a été concentrée sur la détection d’événements ou de comportements spécifiques, tels que des objets abandonnés ou des mouvements de foule inhabituels. Pendant les Jeux paralympiques, sa fonctionnalité s’est révélée particulièrement efficace, avec une activation accrue des systèmes de surveillance. Comme l’a souligné Nuñez, « lors de la cérémonie d’ouverture, nous les avons utilisés plus souvent, et cela a engendré un certain nombre d’alertes dans les cas prévus par la loi »
. Cependant, ces alertes n’ont pas abouti à des interpellations, confirmant que l’objectif principal était la prévention.
Ce processus a permis d’optimiser la sécurité tout en respectant les droits individuels, un aspect crucial étant donné les critiques soulevées par certaines voix évoquant une potentielle surveillance généralisée. Selon le préfet, la vidéosurveillance algorithmique s’est révélée être un outil d’assistance précieux, permettant d’observer sans interférer dans les libertés des citoyens.
Perspectives d’avenir pour la vidéosurveillance algorithmique
Laurent Nuñez a également mis en avant l’importance de cette technologie pour des événements futurs, en soulignant qu’elle pourrait être d’un grand intérêt pour des manifestations de moindre envergure, comme des concerts. « Pour des manifestations sportives ou culturelles isolées, nous n’avons pas les mêmes renforts sur le terrain que ceux que nous avons eus pendant les JO »
, a-t-il déclaré. À ce titre, l’assistance apportée par la technologie de surveillance devient encore plus significative.
Le préfet prépare actuellement un rapport à présenter au gouvernement, qui décidera de la prolongation de ce dispositif. Sa position enthousiaste sur le sujet pourrait influencer les décisions à venir sur l’évolution de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la gestion de la sécurité publique.
Débat sur les libertés individuelles
Malgré le bilan jugé positif, l’emploi de la vidéosurveillance algorithmique reste source de débats, notamment en ce qui concerne le respect des libertés individuelles. Lors de l’évaluation de ce dispositif, il sera essentiel de maintenir un équilibre entre sécurité et droits civiques, tout en répondant aux préoccupations exprimées par des députés et citoyens. Le défi réside dans la nécessité d’une transparence accrue et d’un dialogue constructif autour de ces questions pour rassurer chacun sur les intentions et les usages de ces technologies.
En définitive, ces nouveautés en matière de sécurité, que constitue la vidéosurveillance algorithmique, s’inscrivent dans une volonté d’innovation tout en demeurant vigilants quant à leur impact sur la société. Les résultats de cette expérimentation pourraient façonner les politiques de sécurité de demain, rendant davantage nécessaire une réflexion approfondie sur leurs applications pratiques.
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