Ouverture d’une information judiciaire suite au décès du docteur Loupiac, médecin urgentiste
Une information judiciaire a été ouverte à Lons-le-Saunier après la plainte déposée par la famille du docteur Eric Loupiac, médecin urgentiste décédé en avril 2020 des suites du Covid-19. Le procureur de la République a ainsi fait savoir le mardi 16 mai dernier que « Mme Loupiac, veuve du docteur Loupiac, a saisi le doyen des juges d’instruction en déposant une plainte contre X avec constitution de partie civile, pour des faits d’homicide involontaire et de non-assistance à personne en danger ». Cette plainte avait été déposée en janvier.
Le docteur Loupiac, âgé de 60 ans, exerçait à l’hôpital de Lons-le-Saunier et avait été l’un des premiers soignants à succomber au virus. Il avait notamment été délégué de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) dans le Jura et avait souhaité se faire soigner dans le service du professeur Didier Raoult à Marseille. Il était malheureusement décédé dans un service de réanimation dans cette ville.
La veuve du docteur Loupiac avait déjà déposé une plainte contre X pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d’autrui » en août 2020, mais l’enquête préliminaire diligentée par le parquet de Lons avait été classée sans suite en juillet 2022. C’est donc début 2023 que l’avocat de la famille, Maître Antoine Vey, a saisi le doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier pour relancer la procédure.
Claire Loupiac, la veuve du docteur, a expliqué que l’ouverture de cette information judiciaire était un « petit soulagement » pour elle : « Malgré les preuves, j’avais l’impression qu’il ne s’était rien passé. On laissait l’affaire sans suite. Mon mari était contaminé, je sais comment ça s’est passé. On voulait l’occulter, l’ignorer. Donc c’est un soulagement car une enquête et des expertises vont pouvoir débuter et je veux avoir la vérité : qui sont les responsables de la mort de mon mari ? ».
En effet, Mme Loupiac estime que son mari avait été contaminé par le virus sur son lieu de travail alors que sa famille était confinée. Elle dénonçait lors de sa première plainte des « manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l’hôpital » ainsi que « l’absence de protections adéquates des soignants », qui ne disposaient pas de masques FFP2 en quantité suffisante. Pourtant, le centre hospitalier avait estimé avoir pris des mesures suffisantes, soulignant que moins de 25 agents sur 1 450 avaient été diagnostiqués positifs au Covid-19, soit moins que la moyenne estimée dans la population générale.
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