Le 5 mars 2025, un ancien étudiant de l’école catholique Notre-Dame de Garaison, située à Monléon-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées, a initié une procédure judiciaire en déposant une plainte contre X pour viol, agressions sexuelles et violences aggravées, des faits remontant au début des années 1990.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’affaire de Bétharram, qui a déclenché une prise de conscience collective autour des abus subis par des élèves dans divers établissements. L’homme, âgé de 44 ans, fait partie d’un groupe de plus de quarante personnes qui affirment avoir souffert de sévices durant leur temps à Notre-Dame de Garaison.
« Il ne se souvient pas avec précision du ou des auteurs, donc plutôt que de jeter indûment l’opprobre sur quelqu’un en se trompant, il préfère déposer contre X », a déclaré son avocat, Me Joseph Mésa. Ce dernier évoque des événements choquants, comme « des masturbations et des attouchements » perpétrés par des surveillants.
Le parquet de Tarbes a indiqué qu’une enquête serait ouverte afin de répondre aux victimes et d’examiner si d’autres faits ne sont pas prescrits. D’après l’avocat, en matière de viol, les délais de prescription ne s’appliquent qu’après trente ans passés la majorité de la victime, ce qui signifie que ces accusations peuvent encore être examinées par la justice.
« Quand il a entendu parler de Bétharram, ça a commencé à le secouer un petit peu, mais quand il a vu un article local sur ce qui se passait aussi à Garaison, dans sa tête, ça a explosé. Il s’est rappelé de tout ça », a rapporté Me Mésa. Ce témoignage souligne l’impact durable que ces traumatismes peuvent avoir sur les victimes, ainsi que l’importance pour elles de chercher des réponses quant à leur souffrance.
Depuis un an, les allégations d’abus au sein de l’école de Bétharram, située dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques, ont mené à plus de 150 plaintes pour des actes de violence et d’agression sexuelle. Pour l’ancien élève de Notre-Dame de Garaison, son action vise notamment à obtenir des éclaircissements sur son « mal-être » vécu durant toutes ces années, notamment en raison « toujours de la sensation d’être à côté de tout ».
« Parce qu’on parle de choses vraiment très graves, que les auteurs soient bien sûr jugés et éventuellement condamnés », a insisté l’avocat. Ce combat pour la justice reste crucial pour les victimes, qui réclament des comptes et un soutien psychologique fort après tant d’années de silence.
Notre-Dame de Garaison, qui précisions-le, est un établissement accueillant environ 700 élèves, allant de la maternelle à la terminale, a vu passer dans ses rangs des personnalités éminentes, comme l’ancien premier ministre Jean Castex, le prix Nobel de la paix Albert Schweitzer, ou encore l’ex-international de rugby Pierre Berbizier. Cette situation met en lumière un sombre chapitre de l’histoire de nombreuses écoles, rendant ainsi la quête de justicia essentielle.
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