mardi 4 mars 2025

Scandale à Marseille : un propriétaire condamné pour horreur logement!

Le 3 mars, la justice marseillaise a infligé une lourde peine à Abdelmajid Bensaïd Aouel, un propriétaire de 42 ans, pour avoir loué des studios dans des conditions indignes. La décision du tribunal a conduit à une condamnation à trois ans de prison, dont une année avec sursis, ainsi qu’à une amende de 150 000 euros. Ce jugement met en lumière les enjeux cruciaux de l’habitat insalubre, et pose la question de la responsabilité des propriétaires face aux conditions précaires de logement de leurs locataires.

Abdelmajid Bensaïd Aouel, qui possède 34 biens immobiliers, notamment une villa à Aubagne et une résidence en Turquie, avait acquis 29 logements de la résidence Gyptis entre 2015 et 2021. Cette dernière, située dans le quartier de la Belle-de-Mai à Marseille, souffre de multiples arrêtés pour insalubrité. Les prix d’achat de ces studios, d’environ 12 750 euros, contrastent fortement avec le loyer mensuel de 400 euros que les locataires devaient payer.

Ancien directeur de restaurants McDonald’s et homme politique engagé, M. Bensaïd Aouel s’est défendu en se présentant comme « une victime des politiques publiques », soutenant qu’il agissait dans le but d’aider les personnes en difficulté. Pourtant, le tribunal a conclu qu’il n’avait pas respecté la dignité humaine de ses locataires. Les témoignages exposant l’état déplorable des logements ont été déterminants pour la décision des juges.

Les conditions de vie décrites par les locataires sont alarmantes. De nombreux témoignages rapportent des logements envahis par les moisissures et les nuisibles, ainsi qu’un environnement communautaire marqué par la violence et le trafic de drogue. Un témoignage poignant a mis en lumière la réalité désespérée des personnes contraintes de vivre dans de telles conditions : « Je serais dehors si je n’avais pas ce logement », a déclaré un locataire sénégalais. Ces éléments ont incité le procureur à réclamer une peine plus sévère, considérant l’absence de dignité et de sécurité pour ces individus particulièrement vulnérables.

En plus de la peine de prison, M. Bensaïd Aouel devra verser des indemnités s’élevant à plus de 100 000 euros à neuf de ses locataires, ainsi qu’une somme de 138 000 euros à la ville pour les frais liés à l’évacuation des habitants de la résidence Gyptis. Le tribunal n’a pas saisi les appartements eux-mêmes, afin de préserver les actions de maîtrise foncière que les autorités engagées dans la lutte contre le logement indigne souhaitent mener.

Le verdict rendu par le tribunal s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre le phénomène des « marchands de sommeil » à Marseille. Cette condamnation fait écho à d’autres affaires récentes, dont celle de Gérard Gallas, un ancien policier condamné à cinq ans de prison pour des infractions similaires. Ce mouvement vise à éradiquer un fléau qui ne fait qu’augmenter, comme le souligne le procureur en évoquant des logements devenus de véritables pièges pour des personnes dans une situation de précarité extrême.

Dans les mois à venir, la veille sur la condition de l’habitat marseillais prendra une nouvelle tournure avec le jugement programmé pour le 7 juillet concernant les effondrements tragiques rue d’Aubagne, un incident qui a coûté la vie à huit personnes en 2018. Cet événement a fait naître une conscience collective sur les dangers associés à l’habitat insalubre et a poussé les autorités à renforcer leur politique face à l’indignité du logement.

Mots-clés: justice marseillaise, logement insalubre, Abdelmajid Bensaïd Aouel, condamnation, habitat indigne, droits des locataires, Marseille

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