Saint-Ouen, une avancée pour la santé des femmes au travail
La ville de Saint-Ouen, située en Seine-Saint-Denis, devient la première collectivité territoriale à instaurer un congé menstruel pour ses employées. Dès le 27 mars 2017, les 1 200 femmes employées par la ville pourront poser deux jours d’arrêt par mois, sur justification médicale, sans retenue de salaire. Une décision prise par le maire socialiste, Karim Bouamrane, qui considère ce congé comme une question de « qualité de vie au travail » et de santé pour les femmes.
En effet, selon l’association EndoFrance, une femme sur dix en âge de procréer souffre d’endométriose et une femme sur deux souffre régulièrement de règles douloureuses. Pourtant, les mesures pour améliorer leur quotidien professionnel ont longtemps été négligées. Le congé menstruel permet ainsi de donner la possibilité aux employées de prendre soin d’elles dans une société globalement discriminante envers les femmes. Néanmoins, cette mesure divise encore les opinions. Certaines associations féministes craignent par exemple qu’un tel congé entraîne une discrimination à l’embauche pour les femmes.
Pour Ophélie Latil, cofondatrice du collectif Georgette Sand, « le congé menstruel est une fausse bonne idée. C’est une mesurette qui occulte la nécessité d’une vision d’ensemble concernant la santé des femmes au travail, un chantier bien plus vaste ». En effet, la santé des femmes au travail doit être un sujet de préoccupation permanent pour les employeurs et ne pas se limiter à une mesure ponctuelle.
A Saint-Ouen, les employées ont le choix entre télétravail ou poser jusqu’à deux journées d’« autorisation spéciale d’absence », sans jour de carence. Tout choix sera justifié par la médecine du travail. Cette décision sera soumise au conseil municipal le 17 avril 2017 et est déjà soutenue par tous les élus. D’autres municipalités en France pourront sans doute rapidement suivre l’exemple de Saint-Ouen.
Mots-Clés: congé menstruel, santé des femmes, discrimination, amélioration des conditions de travail.