La question du brevet des collèges continue de susciter des débats au sein du système éducatif français, alors que des élèves du collège Auguste-Brizeux à Lorient prennent place dans leur salle de classe. Le 16 septembre 2024, le ministère de l’Éducation a décidé de maintenir les règles existantes de l’examen pour la prochaine session. Ce virage inattendu s’inscrit dans un contexte politique mouvant, deux mois après la défaite de l’ancienne majorité aux législatives, et soulève des interrogations quant à l’avenir de cet examen.
À l’approche de l’échéance, le ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet, a confirmé que les modifications proposées concernant l’obligation du brevet pour accéder à la seconde ne viendront pas s’appliquer. Cette décision a été justifiée par le besoin d’éviter des changements en cours d’année. « L’évaluation ne peut pas changer en cours d’année », a-t-elle précisé, en ajoutant que les textes devaient être publiés avant la gestion des affaires courantes pour être efficaces dès 2025. Pourtant, ces textes n’ont pas été abordés lors des réunions du Conseil supérieur de l’éducation, ce qui place la prochaine réunion au 10 octobre, trop tard pour impacter l’examen de cette année.
Les enjeux du brevet des collèges
Dans le contexte actuel, la manière dont le brevet est évalué devient cruciale pour les élèves de troisième. « Savoir si le brevet est obligatoire ou non, ça change tout », déclare Audrey Chanonat, principale de collège. Les nouvelles modalités, qui auraient exigé de prendre en compte les moyennes de l’année, représentent un changement significatif par rapport à l’évaluation des compétences. L’abandon de ces modifications laisse les élèves dans une incertitude quant à la valeur de leurs efforts tout au long de l’année scolaire.
Un examen controversé
Le brevet des collèges, établi il y a 76 ans, avait été au centre du « choc des savoirs » initié par Gabriel Attal, l’ancien ministre de l’Éducation nationale. Ce dernier avait proposé de revoir totalement cet examen, mettant en avant la nécessité d’un >système éducatif plus exigeant. « Un examen qui a du sens, c’est un examen qui a des conséquences », affirmait-il alors. Sa vision visait à rehausser le niveau d’évaluation pour faire du brevet un véritable tremplin vers le lycée, une idée partagée par plusieurs partis politiques, y compris la droite et l’extrême droite.
Les modalités d’obtention en question
Les révisions proposées pour l’obtention du brevet ont été significatives, avec un désir de donner plus de poids aux épreuves finales (60 %) par rapport au contrôle continu (40 %). Ce dernier, qui est actuellement équilibré, se serait alors vu affecter son barème, passant d’une évaluation basée sur le socle commun à une prise en compte des moyennes annuelles. Un tel changement aurait eu pour but de renforcer l’importance de la performance des élèves lors des examens finaux, au détriment du contrôle continu.
Les perspectives d’avenir
Alors que les choses stagnent pour l’examen de 2025, la question de l’avenir du brevet des collèges demeure ouverte. Les revendications pour une évaluation plus juste et équitable restent sur la table, et les acteurs du milieu éducatif continuent de défendre leurs positions. À l’heure actuelle, le flou qui entoure ces évolutions soulève des craintes parmi les élèves et leurs parents, qui s’interrogent sur l’impact de ces décisions sur l’éducation de demain.
En somme, l’année scolaire 2024-2025 s’annonce riche en enjeux concernant la réforme du brevet et les conditions d’évaluation des élèves. À l’heure où les règles sont figées, il ne reste plus qu’à espérer que des éclaircissements apporteront enfin des réponses pour rassurer la communauté éducative.
Mots-clés: brevet des collèges, réforme éducative, évaluation, contrôle continu, examens finals