La Préfecture de police de Paris a pris une mesure drastique en interdisant une réunion prévue pour dimanche, le 21 mai 2023, en hommage au théoricien d’extrême droite, Dominique Venner. Ce dernier s’était suicidé il y a dix ans jour pour jour dans la cathédrale Notre-Dame. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a justifié cette décision en déclarant qu’il existait des risques sérieux d’incitation à la haine et à la discrimination lors de cet hommage.
Dominique Venner avait été condamné à 18 mois de prison pour avoir fait partie de l’Organisation armée secrète (OAS), un groupe terroriste clandestin opposé à l’indépendance de l’Algérie. Militant dans les années 50 pour le mouvement néofasciste Jeune Nation, il était également membre de l’OAS. Cet ancien parachutiste et spécialiste des armes à feu s’était donné la mort avec un pistolet devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame alors qu’il avait 78 ans.
Marine Le Pen, présidente du Front national à l’époque du suicide de M. Venner, avait exprimé son « respect » envers ce dernier en estimant que son geste avait une « dimension éminemment politique » qui était une tentative de « réveiller le peuple de France ». L’Institut Iliade avait organisé cette réunion en hommage à Dominique Venner. Intitulée « Dominique Venner, la flamme se maintient », elle devait se tenir au Pavillon Wagram dans l’ouest de Paris.
Cependant, en début d’après-midi, une quinzaine de policiers étaient devant la salle, fermée, et la petite foule venue assister au colloque a rapidement dispersée. Les organisateurs ont déploré que le référé-liberté déposé par leur institut n’ait pas encore été statué sur par le tribunal administratif à 14 h 30. L’Institut Iliade a souligné qu’il était sans précédent qu’un colloque organisé par une association culturelle soit interdit lors d’une réunion publique organisée dans un lieu privé.
Ce n’est pas la première fois que les autorités françaises décident d’interdire les rassemblements de l’extrême droite. Début mai 2023, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé aux préfets d’interdire toutes les manifestations de l’ultradroite ou de l’extrême droite. La Préfecture de police de Paris avait interdit six rassemblements le week-end dernier, mais le colloque et la manifestation organisés par l’Action française avaient finalement pu avoir lieu, après un aval de la justice administrative.
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