jeudi 19 septembre 2024
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Le scandale du Fonds Marianne: perquisitions chez Sifaoui et ses collègues, l’essayiste échappe à la commission sénatoriale.

Calendrier législatif et judiciaire s’entrechoquent dans l’affaire du Fonds Marianne, cette enveloppe de 2,5 millions d’euros créée en 2021 par Marlène Schiappa pour subventionner des projets associatifs dédiés à la promotion du « contre-discours républicain » après l’assassinat de Samuel Paty. Le mardi 13 juin, Mohamed Sifaoui, bénéficiaire de la plus importante subvention du fonds grâce à son association USEPPM, devait être auditionné par la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire. Malheureusement, la perquisition en cours dans sa maison au sujet des soupçons de « détournements de fonds publics », de « prise illégale d’intérêts » et d’« abus de confiance » a empêché son audition. Le juge d’instruction Serge Tournaire supervise l’information judiciaire ouverte par le Parquet national financier (PNF). Cette dernière sera menée par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

L’avocat de M. Sifaoui, Me Bernard Benaiem dénonce une collusion de dates dans cette affaire. Joint par Le Monde, il s’interroge sur le « télescopage, alors que la comparution [de M. Sifaoui devant le Sénat] était prévue, il était là pour s’expliquer, le juge ne pouvait l’ignorer ». Selon Me Benaiem, l’essayiste devrait être auditionné par la commission d’enquête sénatoriale jeudi 15 juin prochain. Les policiers ont également mené des perquisitions, mardi matin, à la maison du président de l’USEPPM, Cyril Karunagaran, également bénéficiaire des crédits du fonds Marianne, et du préfet Christian Gravel, désormais secrétaire général démissionnaire du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Ce dernier pilotait l’attribution du fonds sous la supervision du cabinet de Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la citoyenneté. Face à la commission d’enquête sénatoriale, M. Gravel a évoqué une « commande politique », mais il a défendu le choix de l’association de M. Sifaoui, qualifié de « caution scientifique indiscutable ».

Mots-clés: Fonds Marianne, contre-discours républicain, Samuel Paty, Marlène Schiappa, USEPPM, Mohamed Sifaoui, commission d’enquête sénatoriale, perquisition judiciaire, détournements de fonds publics, prise illégale d’intérêts, abus de confiance, Parquet national financier, Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, Serge Tournaire, Christian Gravel.

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