A la mosquée des Bleuets à Marseille, l’imam Ismail échange avec les habitants du quartier après une conférence de presse, le 9 septembre 2024. MIGUEL MEDINA / AFP
La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé, mardi 10 septembre, la suspension de la procédure de fermeture de la mosquée des Bleuets, initiée suite aux déclarations de l’imam Ismail. Les propos de ce dernier étaient jugés comme « légitimant la violence ». Le préfet Pierre-Edouard Colliex a salué le retrait de l’imam principal, ainsi que la suppression des publications soutenant la violence sur les réseaux sociaux, et a ainsi décidé de « suspendre l’arrêté de fermeture de la mosquée, puisqu’elle se conforme aux exigences de l’État », comme indiqué dans un communiqué.
« Les services de l’État demeureront toutefois extrêmement vigilants quant au respect de ces engagements dans le temps et resteront attentifs à ce qu’aucun propos ou agissement ne déroge au respect des principes républicains », a précisé la préfecture.
Un ultimatum de cinq jours avait été donné par le préfet à la mosquée pour se « séparer définitivement de M. Bendjilali », selon un courrier en date du 4 septembre obtenu par l’Agence France-Presse. Le retrait « temporaire » de l’imam, annoncé lundi soir lors d’une conférence de presse, a suffi à éviter la fermeture. Accompagné de deux avocats, l’imam Ismail, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, avait fait part de sa décision de se « retirer temporairement, le temps de souffler un peu, de reprendre les études [et] de passer le diplôme universitaire sur la laïcité ».
« A l’issue de l’obtention de ce diplôme, on verra comment ça se passera », avait-il ajouté. L’imam, très ému, avait également mentionné qu’il traversait un « drame familial » : son fils avait été victime d’une tentative de narchomicide à la fin août.
La mosquée des Bleuets, qui accueille des centaines de fidèles chaque vendredi, était sous la menace d’une fermeture depuis le 20 août, suite à une demande du ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin. Le 2 septembre, les responsables de la mosquée avaient rencontré les représentants de l’État et proposé des « mesures correctives », comme le retrait de certaines publications en ligne. L’imam a depuis supprimé tous ses tweets sur X, à l’exception de ceux concernant cette procédure.
Parallèlement, le préfet a saisi la justice par l’article 40 du code de procédure pénale. L’imam sera jugé le 3 octobre pour apologie du terrorisme, en lien avec des publications sur la situation dans la bande de Gaza.