vendredi 22 novembre 2024
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La transition écologique, un véritable casse-tête pour les plus modestes!

L’enjeu est clair : éviter toute forme de protestation similaire aux manifestations des « gilets jaunes » à chaque avancée dans la transition écologique. C’est en substance ce que souligne Nicolas Duvoux, sociologue et président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE). Afin de répondre à cet enjeu, cette instance, rattachée au Premier ministre, a remis fin juin un rapport de 319 pages au gouvernement, intitulé « Faire de la transition un levier de l’inclusion sociale – L’impact social de l’écologie ».

Le CNLE a pris l’initiative dès 2021, adoptant une approche participative similaire à celle de la convention citoyenne pour le climat. Des individus touchés par la pauvreté et la précarité, représentant la moitié des membres du CNLE, ont activement contribué aux travaux aux côtés de chercheurs de l’Ademe et du CNRS, ainsi que de représentants d’associations et d’institutions. Sonia Benmaa, mère célibataire de 39 ans à Marseille, a pris part aux discussions avec enthousiasme, soulignant : « J’étais très préoccupée par l’environnement, mais je constatais que les plus démunis étaient négligés dans les politiques de transition. Une femme de ménage qui commence à travailler à 4 heures du matin ne peut pas utiliser les transports en commun. Ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts n’ont pas les ressources pour changer de véhicule et circuler dans les zones à faibles émissions. »

Le rapport étaye cette observation en soulignant que les ménages précaires et modestes sont ceux qui ont le plus besoin que la transition écologique se réalise, étant donné leur vulnérabilité face à la pollution, aux vagues de chaleur et à un accès limité à la nature et aux espaces verts. Leur empreinte carbone est généralement inférieure à celle du reste de la population, bien que leur sobriété soit souvent contrainte. Paradoxalement, ces ménages rencontrent des difficultés à contribuer à la transition écologique, faute d’alternatives et de marges de manœuvre financières.

Une étude menée par l’Ademe pour ce rapport dévoile que les produits et services à faible impact environnemental sont souvent inexistants ou trop onéreux pour ces ménages. En outre, ils risquent d’être fortement affectés par les politiques de transition écologique, en particulier celles liées à la décarbonation. Actuellement, les taxes sur l’énergie (carburant, chauffage, etc.) représentent 4,5% du revenu annuel total des 20% les plus pauvres (après prise en compte du chèque énergie dont la majorité bénéficie), contre seulement 1,3% du revenu des 20% les plus riches.

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