vendredi 25 octobre 2024
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Justice enfin pour un gilet jaune éborgné par la police !

Manuel Coisne, un « gilet jaune » éborgné par un tir de grenade lacrymogène non conforme à Paris en novembre 2019, se voit enfin offrir un espoir de justice. Cinq ans après les faits, une juge d’instruction parisienne a décidé de poursuivre un membre de la compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour ce tir qui a provoqué une mutilation permanente chez le manifestant. L’accusé devra répondre de ses actes devant la cour criminelle, soulignant ainsi la gravité de la situation et l’importance de garantir la responsabilité des forces de l’ordre.

Les événements tragiques ont eu lieu le 16 novembre 2019, lors d’une manifestation marquant le premier anniversaire du mouvement des « gilets jaunes », sur la place d’Italie dans le 13e arrondissement de Paris. Manuel Coisne, alors âgé de 46 ans, a été gravement blessé en raison d’un tir de lance-grenade Cougar qui ne respectait pas la réglementation en vigueur. Selon l’enquête de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), l’agent de police T. a tiré à une distance d’environ soixante mètres, inclinant son lance-grenade à seulement 18°, bien en dessous des 30° à 45° privilégies pour de tels projectiles.

Cette décision de mise en accusation est particulièrement significative. L’expert balistique a corroboré que le tir effectué par le CRS était dangereux et imprévisible. La juge a souligné dans son ordonnance que l’utilisation inappropriée du lance-grenade a transformé ce dernier en une arme potentiellement mortelle, provoquant des « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ».

Il convient de noter que le parquet avait initialement recommandé un non-lieu, arguant que l’agent agissait dans le cadre de sa formation. Cependant, l’enquête de l’IGPN a révélé des incohérences sur la formation dispensée aux policiers concernant l’utilisation de ces armes, laissant entrevoir des lacunes préoccupantes dans les pratiques de sécurité publique. Le fabricant du lance-grenade, Alsetex, précise également dans son guide que les munitions doivent être utilisées avec un angle de tir approprié, soulignant ainsi la nécessité d’un usage responsable et réglementé des équipements de maintien de l’ordre.

La mise en accusation de ce fonctionnaire de police représente une étape importante dans le cadre de la lutte pour la justice. En raison de la gravité des actes, les implications de cette affaire pourraient avoir des répercussions non seulement sur les individus impliqués, mais aussi sur la manière dont les forces de l’ordre gèrent les manifestations à l’avenir.

Mots-clés: gilet jaune, Manuel Coisne, CRS, police, manifestation, justice, balistique, responsabilité.

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