Le 20 février 2025, l’ex-dirigeant d’Europe Écologie Les Verts (EELV), Julien Bayou, a été déchargé des accusations de harcèlement moral et d’abus de faiblesse portées par son ex-compagne, Anaïs Leleux. Cette nouvelle a été annoncée par l’avocate de Bayou, Marie Dosé, qui a souligné la difficulté vécue par son client pendant plus de deux ans, période durant laquelle il a été traité comme un « présumé coupable » par son ancien parti. Le classement sans suite de la plainte soulève des questions sur la gestion des allégations et le soutien accordé aux victimes dans les milieux politiques.
Ce dossier, qui a émergé en mars 2024 lorsque Anaïs Leleux a déposé une plainte contre Bayou, a mis en lumière des tensions au sein du parti écologiste. Bien que la plainte ait été classée pour « absence d’infraction », cela ne signifie pas la fin de la controverse. Anaïs Leleux a exprimé sa déception face à la décision du parquet de Paris, indiquant qu’elle réfléchissait à l’opportunité de déposer une nouvelle plainte en tant que partie civile après avoir reçu le dossier. Ce long feuilleton n’est pas seulement une affaire personnelle, mais soulève des problématiques plus larges sur la manière dont les partis politiques traitent les allégations de violences au sein de leurs rangs.
Des accusations sérieuses et une enquête interne
A la suite des accusations de sa compagne, EELV a pris la décision de mandater un cabinet spécialisé pour mener une enquête interne sur les accusations portées contre Julien Bayou. Celui-ci a rapidement démissionné de son poste dans le parti et du groupe parlementaire, dénonçant un « acharnement déloyal et scandaleux ». Ce mouvement de retrait a mis en exergue les pressions internes et le climat de suspicion qui régnait autour de ces allégations.
La conclusion de l’enquête, annoncée en octobre 2023, a révélé qu’aucune preuve ne corroborait les accusations contre Bayou. Le parti a déclaré que « l’enquête n’avait pas permis de mettre en évidence des faits contraires aux règles de droit ou des violations manifestes des statuts internes ». Malgré cela, la gestion de cette affaire a bouleversé la dynamique interne d’EELV, qui prétendait se poser en modèle en matière de féminisme et de respect des droits des femmes.
Les effets sur le parti écologiste
Cette affaire a profondément affecté le moral au sein d’EELV, entraînant des divisions et des questionnements quant à la manière dont le parti doit aborder les allégations de violence et de harcèlement. Dans un contexte sociopolitique où les questions féministes prennent de l’ampleur, le traitement de cette situation par EELV pourrait avoir des conséquences durables sur sa réputation et son avenir.
Réserves et attentes des victimes
Pour Anaïs Leleux, cette décision de classement sans suite ne met pas fin à ses espoirs de justice. Elle a fait état de son « stress post-traumatique complexe », soulignant que plusieurs femmes avaient témoigné de violences, mais que la procureur n’a pas jugé essentiel de les entendre. Son désir de voir les faits réévalués et de procéder à une démarche judiciaire souligne l’importance qu’elle accorde à son expérience et à celle d’autres victimes.
Elle attend d’avoir accès au dossier afin de déterminer les prochaines étapes de son action juridique. En effet, cette affaire pourrait ouvrir le débat sur la protection des victimes et le soutien dont elles devraient bénéficier, surtout dans des milieux où le pouvoir peut parfois occulter la voix des plus vulnérables.
En définitive, cette affaire complexe et sensible met en lumière les défis rencontrés par les partis politiques face aux allégations de violences et de harcèlement. La nécessité d’un soutien efficace pour les victimes, ainsi qu’une transparence accrue dans les enquêtes, est plus pressante que jamais.
Mots-clés: Julien Bayou, EELV, harcèlement moral, violences, enquête interne, Anaïs Leleux, justice, politique écologiste.