vendredi 22 novembre 2024
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Condamnation d’un marchand de sommeil marseillais

La chute d’un « marchand de sommeil » à Marseille

Il rêvait de faire partie des « 0,1 % les plus riches de France ». Son rêve a définitivement volé en éclats avec le jugement qui a condamné, mercredi 24 janvier, Gérard Gallas, 50 ans, un ancien policier reconverti en marchand de sommeil, à cinq ans de prison dont un an avec sursis probatoire et à 75 000 euros d’amende. Le tribunal a ajouté un mandat de dépôt et a révoqué un sursis de trois mois qui s’ajoutent aux quatre ans ferme.

Son homme de main Faissoili Aliani, un maçon chargé de placer les locataires mais aussi de les expulser avec violence lorsqu’ils réclamaient des travaux ou ne payaient plus leur loyer, est condamné, par défaut, à quatre ans de prison et 45 000 euros d’amende. Un mandat d’arrêt est lancé contre ce factotum sur lequel, durant l’audience, Gérard Gallas n’avait eu cesse de se défausser.

Propriétaire d’une dizaine d’immeubles dont quatre ont été considérés comme insalubres ou dangereux, soit plus d’une centaine de logements, Gérard Gallas n’était pas présent à l’énoncé du jugement. Il a été hospitalisé alors qu’il est incarcéré à la maison d’arrêt d’Aix-Luynes depuis sa mise en examen, le 17 janvier, dans une autre affaire, pour des violences habituelles suivies d’une infirmité permanente par conjoint et viols par conjoint, des faits qui se seraient déroulés sur huit années.

Cette facette trouble d’un homme que le procureur Guillaume Bricier qualifiait de « mégalomane cupide » transparaissait déjà dans son procès qui s’est tenu du 13 au 15 novembre 2023 pour « mise en danger d’autrui et soumission de personnes vulnérables à des conditions indignes de logement », un délit aggravé par le nombre des victimes, dont de nombreux enfants.

Mais c’est pour son activité de marchand de sommeil à grande échelle que le tribunal correctionnel le sanctionne avec une peine encore jamais infligée à Marseille dans ce type de dossier depuis que l’effondrement de deux immeubles rue d’Aubagne entraînant la mort de huit occupants a placé la lutte contre l’habitat indigne sur le devant de la scène.

« Dans le but de maximiser la rentabilité locative, il a loué une centaine de logements insalubres, dont la superficie était parfois inférieure à 9 m2, à des personnes souvent étrangères et en situation de grande précarité », résume le tribunal relevant que « des familles avec des enfants en bas âge et des femmes enceintes ont notamment été exposées à des infiltrations d’eau et à des risques électriques majeurs du fait d’installations non conformes ».

Mots-clés:

marchand de sommeil, Marseille, Gérard Gallas, Faissoili Aliani, habitat insalubre, condamnation, justice

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