Le Ministère de l’éducation face à la grogne des enseignants
Le ministère de l’éducation a enregistré une perturbation dans son fonctionnement, avec un taux de grévistes atteignant 20,26% parmi les enseignants, le jeudi 1er février. Sur un échantillon, ce taux a été décomposé en 20% d’enseignants grévistes au primaire, 29% au collège, et 8% en lycée général et technologique, ainsi que 12% en lycée professionnel.
La mobilisation et l’appel à la grève
Les principaux syndicats (FSU, CGT, FO, SUD-Education, UNSA-Education, SGEN-CFDT) ont appelé les enseignants et l’ensemble du personnel de l’éducation à la grève et à manifester partout en France. Parmi les principaux mots d’ordre figurent la rémunération, les conditions de travail, et la défense de l’école publique. Dans un communiqué commun, les syndicats ont souligné leur attachement au projet scolaire de l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire, et dénoncé les politiques qui favorisent le séparatisme social et menacent la cohésion sociale et la démocratie.
La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra comme point de discorde
Le mouvement a été enclenché avant l’arrivée d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’éducation, où elle a succédé à Gabriel Attal. La ministre a suscité des critiques dès sa prise de fonction, en justifiant l’inscription de ses enfants à un établissement privé élitiste par des « paquets d’heures non sérieusement remplaçables » dans le public, des propos par la suite infirmés par l’enseignante de son fils en maternelle. Malgré les excuses présentées par la ministre, le mécontentement persiste.
Des manifestations partout en France
Des manifestations sont annoncées dans plusieurs villes, dont une à Paris qui partira du Luxembourg pour se diriger vers le ministère de l’éducation nationale. A Marseille, environ 1 600 enseignants et lycéens manifestent leur mécontentement, exprimant leur colère notamment contre les déclarations de la ministre. Ces mobilisations sont perçues comme un avertissement adressé au gouvernement, qui, selon la FSU-SNUipp, reste sourd face aux alertes sur le quotidien, la souffrance au travail, et le manque de reconnaissance, notamment salariale. Pour ce syndicat, la situation s’est aggravée avec la nomination d’une ministre à temps partiel qui s’est discréditée.