Les derniers chiffres concernant les inscriptions aux concours de recrutement des enseignants révèlent une tendance inquiétante. En effet, pour l’année 2025, le nombre de postulants pour les collèges et lycées enregistre une diminution significative, tandis que le secteur de l’enseignement primaire fait preuve d’une certaine stabilité. Ce constat soulève des interrogations quant à l’attractivité des métiers de l’enseignement, souvent critiqués pour des conditions de travail jugées difficiles et des rémunérations peu attrayantes.
Il est essentiel de noter que les inscriptions aux concours de recrutement des professeurs du second degré ont chuté de près de 4 % par rapport à l’année précédente, avec un total de 73 796 candidats. Ce déclin est particulièrement marqué pour ceux souhaitant se présenter à l’agrégation, un constat qui met en lumière une véritable crise au sein de ce secteur. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, a souligné ce phénomène en déclarant que cela « confirme la crise d’attractivité de nos métiers ». L’urgence de revaloriser les conditions de travail des enseignants est donc mise en avant dans ce contexte préoccupant.
Une Réflexion sur les Facteurs de Découragement
La progression des carrières enseignantes semble entravée par plusieurs éléments. Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE, a mis en exergue que la rémunération des enseignants est « pas à la hauteur de la perte de pouvoir d’achat qu’ont subi les enseignants depuis au moins vingt ans ». En effet, les enseignants font face à une détérioration de leur pouvoir d’achat, ce qui les incite à reconsidérer leurs choix professionnels. De plus, les conditions de travail sinueuses, conjuguées aux réformes répétées comme le « choc des savoirs », semblent jouer un rôle déterminant dans la désaffection envers cette carrière. Ces problèmes entraînent une désillusion croissante parmi les enseignants potentiels et déjà en poste.
L’Enseignement Primaire : Une Stabilité Précaire
À l’inverse, le domaine de l’enseignement primaire connaît une légère hausse des inscriptions, avec 75 219 candidats, contre 73 531 l’an dernier. Toutefois, cette augmentation est à nuancer. Guislaine David, cosecrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU, dépeint cette augmentation comme « relative », signalant une chute de plus de 40 % des candidatures entre 2021 et 2025 suite à l’exigence de passer au niveau de diplôme à la 2e année de master pour être éligible aux concours. Ceci pose également un constat : même si le nombre de candidats à l’éducation primaire semble stable, la crise d’attractivité persiste.
Un Avenir à Redéfinir pour la Formation des Enseignants
Dans ce contexte difficile, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a exprimé son souhait de relancer la concertation sur la réforme de la formation initiale des enseignants. Cette réforme est jugée « nécessaire » par la Cour des comptes, et des pistes avaient été évoquées par Emmanuel Macron au printemps dernier. La nécessité de repenser la formation des enseignants apparaît comme une étape cruciale pour assurer un avenir positif au système éducatif français.
En conclusion, bien que le domaine de l’enseignement primaire montre une certaine stabilité, la chute alarmante des candidatures pour les collèges et lycées soulève de sérieuses questions sur l’attractivité de ces métiers. Les réflexions sur les réformes nécessaires à opérer sont plus que jamais d’actualité, et il est impératif de répondre aux préoccupations des futurs enseignants pour garantir l’avenir de notre éducation.
Mots-clés: enseignement, recrutement enseignants, attractivité métiers, concours enseignants, formation initiale