Lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le premier ministre Michel Barnier a annoncé des mesures significatives visant à renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes. Parmi ces nouveautés, la mise en place de kits de détection de soumission chimique remboursés par l’Assurance-maladie dans plusieurs départements. Dans un contexte marqué par l’affaire des viols de Mazan, où 51 hommes sont accusés d’agression, le discours de M. Barnier souligne l’urgence et l’importance de prévenir de telles atrocités.
À l’occasion de sa visite à la Maison des femmes de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, Michel Barnier a précisé que ces kits seraient disponibles « dans plusieurs départements » et que leur utilisation serait expérimentée selon un calendrier à définir. Ce projet s’inscrit dans un cadre plus large de mesures expérimentales, visant à aborder le fléau de la soumission chimique, souvent ignoré mais terriblement préjudiciable. Gisèle Pelicot, victime principale dans cette affaire, incarne le combat pour faire disparaître les violences sexuelles au sein de notre société.
Combat contre les violences sexuelles : une priorité nationale
Le premier ministre a également mis en lumière le défi de la soumission chimique, signalant que « ce dossier pose la question encore peu connue de la soumission chimique ». De nombreuses femmes, concernées par ce phénomène inquiétant, se retrouvent souvent dans des situations désespérées, sans moyens pour prouver leur agression. Pour remédier à cela, une mission a été relancée par le gouvernement pour examiner des solutions, confiée à la sénatrice Véronique Guillotin et à la députée Sandrine Josso. Cette mission a résulté en recommandations pour la délivrance de kits de détection, contenant essentiel pour recueillir des preuves.
Des mesures renforcées pour protéger les victimes
M. Barnier a rappelé la nécessité d’étendre les maisons des femmes dans chaque département d’ici 2025. De plus, il a annoncé l’intention du gouvernement de permettre aux victimes de violences sexuelles de pouvoir déposer plainte directement dans les hôpitaux disposant d’un service d’urgences ou de gynécologie. Cette mesure, qui a déjà vu 236 conventions mises en place avec différents établissements, sera élargie à 377 hôpitaux d’ici la fin de l’année prochaine. Salima Saa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité, a expliqué que cela permettra d’« alerter les forces de l’ordre sans que la victime ait à se déplacer » vers un commissariat, facilitant ainsi l’accès à la justice.
Sensibilisation et éducation : des outils indispensables
Pour lutter contre la soumission chimique, une campagne de sensibilisation est en cours, suite au procès des viols de Mazan, avec le soutien de l’association M’endors pas. Co-fondée par la fille de Gisèle Pelicot, cette initiative a pour but d’informer sur le danger des drogues facilitant les agressions sexuelles. L’objectif de cette campagne est de former les victimes sur comment agir, que faire après une agression et où se rendre pour recueillir des preuves. Salima Saa a également souligné que « le recueil des preuves est absolument clé » pour mener des enquêtes judiciaires efficaces dans de tels cas.
Un soutien matériel aux victimes de violences
Enfin, l’aide universelle d’urgence, mise en place fin 2023, va voir son budget augmenter pour mieux répondre aux besoins des victimes de violences conjugales. Passant de 13 à 20 millions d’euros, cette aide financière a d’ores et déjà bénéficié à 33 000 personnes. Son montant varie entre 240 et 1 330 euros, avec une moyenne à 800 euros, apportant un soutien vital dans des moments critiques. Michel Barnier a insisté sur l’importance d’obtenir des financements supplémentaires, car le chemin encore à parcourir pour lutter contre les violences faites aux femmes est encore long.
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