Les compléments alimentaires à base de la plante Garcinia cambogia sont mis en lumière pour leurs promesses de réduction de poids, mais une alerte récente de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) soulève de grandes inquiétudes. En effet, cette plante, bien que souvent commercialisée comme coupe-faim, est liée à de graves effets secondaires, allant jusqu’à des cas de mortalité. Une analyse approfondie a été menée suite à des signalements alarmants d’hépatite aiguë en France et à l’étranger, incitant l’Anses à déconseiller fermement son utilisation.
La Garcinia cambogia, aussi connue sous le nom de tamarinier de Malabar, a été interdite dans les médicaments depuis 2012. Néanmoins, elle continue à circuler sur le marché à travers des compléments alimentaires visant à favoriser la perte de poids, avec près de 340 produits disponibles, principalement en ligne. Entre 2009 et mars 2024, pas moins de 38 cas d’effets indésirables ont été recensés en France. Parmi ceux-ci, des problèmes hépatiques, psychiatriques et digestifs, tels que des pancréatites, se sont avérés souvent sévères. Cela ne concerne pas uniquement des personnes ayant des antécédents médicaux; même des individus en bonne santé ont souffert d’effets graves.
Des effets secondaires alarmants
Il est crucial de comprendre que les effets indésirables liés à la consommation de Garcinia cambogia ne se limitent pas à certains profils. Par exemple, une femme de 45 ans en Italie a perdu la vie après avoir consommé un complément à base de cette plante alors qu’elle suivait un traitement pour l’asthme, qui affecte la fonction hépatique. Ce cas tragique illustre les risques significatifs que présente la plante, surtout en raison des interactions médicamenteuses. Le chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses, Aymeric Dopter, a révélé qu’une femme de 32 ans, sans antécédents médicaux, a souffert d’une myocardite nécessitant une transplantation cardiaque après avoir utilisé un complément contenant Garcinia cambogia.
Des témoignages préoccupants
Les avis de nombreux consommateurs qui ont utilisé ces produits sans aucun problème sont souvent mis en avant. Cependant, M. Dopter réplique : “Il est encourageant d’entendre que certains n’ont pas souffert après en avoir pris, mais les cas documentés montrent que ceux qui souhaitaient simplement perdre du poids peuvent subir une dégradation sévère de leur santé, allant jusqu’à la mort”.
Cela soulève la question de la véritable balance entre les bénéfices potentiels et les risques associés à la consommation de ces compléments.
Le cadre réglementaire et les perspectives d’avenir
À l’heure actuelle, les allégations avancées par les fabricants concernant la Garcinia cambogia, comme la promesse de « contrôle du poids » ou de « réduction du stockage des graisses », ne font pas l’objet de restrictions au sein de l’Union européenne. L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) examine ce problème, avec une évaluation des risques liés à l’acide hydroxycitrique, le composant principal de la plante. Ce processus pourrait éventuellement aboutir à des restrictions ou à une interdiction de cette substance sur le marché.
Une bulle d’alerte à prendre en compte
Face aux inquiétudes grandissantes, l’Anses appelle à la mise en place de normes précises régissant les plantes utilisées dans les compléments alimentaires, notamment des avertissements sur leur utilisation. Le message est clair : “La perte de poids ne devrait pas être une finalité à tout prix, surtout quand des méthodes alimentaires déséquilibrées sont adoptées.” Dans le cadre actuel, une interdiction des produits contenant Garcinia cambogia dépendrait de la décision du ministère de l’Agriculture, qui, à ce jour, reste sans précisions.
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