Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a récemment sorti son autobiographie, intitulée Ce que je cherche, le 9 novembre 2024. Ce livre, qui a suscité de nombreuses attentes, a été soigneusement gardé sous silence par le RN, laissant planer le mystère sur son contenu. Toutefois, à la lecture, on constate rapidement que les révélations sont en nombre limité. Les lecteurs qui espéraient y découvrir des informations inédites sur le parcours politique ou personnel de Bardella seront déçus, car l’ouvrage ne révèle pas grand-chose de nouveau par rapport à ce qu’on savait déjà.
Une autobiographie sous haute surveillance
Le lancement de Ce que je cherche a été orchestré de manière stratégique, à l’approche des fêtes de fin d’année. Le livre est édité par Fayard, soutenu par le milliardaire Vincent Bolloré, qui possède une maison d’édition influente et un vaste réseau médiatique. Ce choix soulève des questions sur le véritable objectif de cette publication. Bardella lui-même indique dans l’ouvrage que ce n’est « ni un essai, ni un programme », mais plutôt « le reflet de [son] existence », sans toutefois fournir d’éléments révélateurs ou d’anecdotes percutantes.
Cette absence de contenus réellement intimes force à s’interroger sur l’intention de l’auteur. Il anticipe déjà les critiques
, déclarant que certains jugeront ce livre comme « médiocre, indigent et sans intérêt ». En effet, le style semble délibérément en dehors des codes littéraires traditionnels, visant davantage à séduire un public militant qu’à offrir un véritable récit autobiographique.
Un regard sur la carrière politique
Le premier tiers de l’ouvrage se concentre sur les événements électoraux récents, notamment les élections européennes et législatives de 2024. Bien que Bardella donne un aperçu de ces moments décisifs de sa carrière, peu de détails incisifs émergent. Le lecteur apprend, par exemple, que Bardella avait envisagé de nommer son allié Eric Ciotti au ministère des Armées, mais cette mention frôle la superficialité et ne nourrit guère une compréhension plus profonde de ses ambitions politiques.
Un portrait personnel insatisfaisant
Les racines de Bardella, son enfance dans une cité de Saint-Denis, sont brièvement évoquées, mais elles ne constituent qu’une infime partie de son récit. La dichotomie entre le parcours d’intégration de ses ancêtres italiens et le discours actuel du RN aurait pu constituer un riche sujet d’exploration, mais Bardella choisit de s’attarder sur les difficultés et les défis sans remettre en question les privilèges dont il a bénéficié. Ainsi, il fait allusion à son éducation dans le privé catholique, sans réellement engager une réflexion critique sur son impact sur son parcours et ses valeurs politiques.
Cette approche laisse le lecteur sur sa faim, impression renforcée par le fait qu’il existe déjà une biographie plus étoffée, comme celle de Pierre-Stéphane Fort, Le Grand Remplaçant, publiée récemment. Le contraste entre ces deux ouvrages soulève la question suivante : quel est le véritable message que Bardella souhaite transmettre à travers son récit ?
Conclusion et perspectives
En somme, l’autobiographie de Jordan Bardella a toutes les apparences d’un produit marketing soigneusement élaboré, sans apport significatif au manque d’informations sur sa vie et sa vision politique. Les lecteurs en quête de substance risquent d’être frustrés, tandis que cette œuvre pourrait davantage servir la promotion de l’image de Bardella que l’exploration de sa personnalité profonde. À l’avenir, il sera intéressant d’observer comment cet ouvrage influencera la perception publique du leader du RN, surtout dans un contexte politique en pleine évolution.
Mots-clés: Jordan Bardella, Rassemblement National, autobiographie, politique française, Vincent Bolloré, livre, élection