La dégradation de la dette française par l’agence Standard & Poor’s, au soir du 31 mai, n’avait pas suscité de réaction. Cependant, ce lundi 10 juin, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, un investisseur parisien a pris une décision radicale. Il a vendu l’ensemble de ses titres de dette française pour se tourner vers la dette espagnole, qu’il considérait comme moins risquée à court terme. Ses clients, des assureurs gérant des milliards d’euros, ont suivi sa démarche, préférant la certitude à l’incertitude en cette période de turbulences.
Cette réaction des marchés a été relativement prudente, avec un léger accroissement de la méfiance envers Paris, comme en témoigne l’écart entre les taux allemands et français. Cependant, la plupart des détenteurs de dette française sont des investisseurs à long terme, limitant ainsi les fluctuations journalières. Malgré tout, une certaine prudence persiste sur les marchés. Les investisseurs, établissant leurs propres scénarios, doutent de la victoire du camp présidentiel et remettent en question la viabilité du programme du Rassemblement national.
La dissolution de l’Assemblée nationale comporte des risques politiques et financiers pour la France. Peu importe le résultat des élections, le pays devra faire face à des ajustements budgétaires importants dans les années à venir. Cela implique des économies conséquentes à réaliser, notamment pour financer des besoins d’investissement cruciaux tels que la défense et la lutte contre le changement climatique. La tactique d’Emmanuel Macron est vue comme un piège politique, pouvant potentiellement nuire à Marine Le Pen et à son parti, selon certains analystes.