Des réquisitions de grévistes pour pallier les pénuries de carburants en Ile-de-France
A quelques jours du week-end de Pâques, le gouvernement a pris la décision d’effectuer de nouvelles réquisitions de grévistes dans l’industrie pétrolière afin de remédier aux pénuries de carburants en Ile-de-France. Selon les informations du ministère de la transition énergétique, les réquisitions sont en cours, notamment à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), la plus grande de France. Cette dernière a déjà commencé à expédier du carburant dans l’oléoduc Le Havre-Paris vers l’Ile-de-France et le Centre-Val de Loire depuis le lundi précédent, grâce à la réquisition de quelques personnes par relève (trois à quatre maximum).
Les réquisitions prises le 29 mars pour le dépôt pétrolier de la Société française Donges-Metz (SFDM), en Loire-Atlantique, sont toujours en vigueur, permettant d’expédier du carburant vers les Pays-de-la-Loire, l’Ile-de-France, le Centre-Val de Loire et l’est de la France via l’oléoduc Donges-Melun-Metz, où un salarié par relève est réquisitionné. Par ailleurs, pour la raffinerie de Normandie, la CGT Chimie a affirmé que des réquisitions étaient « effectives » depuis le lundi jusqu’au jeudi, confirmant implicitement une reprise des expéditions.
Face à la situation tendue à l’approche du week-end de Pâques et des vacances scolaires, le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, a tenu à préciser qu’il s’agit d’approvisionner notamment l’Ile-de-France et le Centre-Val de Loire en carburant. En effet, la situation reste très compliquée dans les stations-service d’Ile-de-France, même si une légère amélioration a été remarquée. Selon des données gouvernementales analysées par l’AFP, l’ensemble des départements d’Ile-de-France figurent encore ce jour dans le top 10 des territoires les plus touchés, principalement par des pénuries de super sans plomb.
Dans le Val-de-Marne, 44,05 % des stations-service étaient en pénurie d’au moins un des carburants (essence ou diesel) qu’elles proposaient le mercredi 1er mars. L’Essonne (40,9 %), les Hauts-de-Seine (39,8 %), les Yvelines (36,7 %), la Seine-Saint-Denis (33,7 %) et Paris (30,9 %) restent également très affectés. Toutefois, le département le plus touché est l’Indre-et-Loire, avec 45,26 % des stations en pénurie d’au moins un des carburants. A l’échelle du territoire, ce taux est de 8,9 %.
Le syndicat des pétroliers a indiqué lundi soir tabler sur une « nette amélioration » de la situation dans les stations-service d’Ile-de-France, malgré les mouvements de grèves persistants contre la réforme des retraites dans certaines raffineries, comme les raffineries TotalEnergies de Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime) et de Donges (Loire-Atlantique) et la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime).
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