dimanche 24 novembre 2024
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Nouméa en Ébullition : Indépendantistes Face à l’Oppression !

Le 24 septembre 2024, le quartier de Magenta à Nouméa a été le théâtre d’une manifeste mémorable, malgré l’interdiction imposée par le haut-commissariat. Des groupes de militants, brandissant des drapeaux, se sont rassemblés pour commémorer ce jour qu’ils considèrent comme une journée de deuil pour le peuple kanak, tout en étant officiellement célébré comme la fête de la citoyenneté en Nouvelle-Calédonie. Cette journée revêt une importance particulière, marquée par des tensions résultant d’un passé colonial toujours présent.

La présence massive de 6 000 gendarmes, policiers et militaires visait à prévenir tout incident, bien que leur intervention ait été limitée à la confiscation de quelques objets. Les rassemblements se sont déroulés pour la plupart sans trouble, particulièrement à Saint-Louis, un bastion indépendantiste, où le calme prévalait malgré le récent décès tragique de deux hommes lors d’une opération de gendarmerie. Des voix comme celle d’Ephraïm Chamoinri ont dénoncé les inégalités durables et leurs racines coloniales, déclarant avec force : Le chômage est à majorité kanak et océanien, l’échec scolaire est à majorité kanak et océanien. Ces mots exposent une réalité difficile à ignorer : les inégalités sont encore très présentes.

Un appel à la reconnaissance des injustices

Pour plusieurs participants, cette journée n’est pas seulement un moyen de commémorer l’identité kanak, mais également une occasion de revendiquer des droits bafoués. Ysmaël Pidjot, un autre militant, a exprimé son indignation face à ce qu’il perçoit comme une stigmatisation, arguant que nous a “délinquantisés”. Il a également souligné que le jour de rendez-vous national pour commémorer le rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la France en 1853, observé par certains en chantant La Marseillaise, est pour lui une provocation, une insulte à sa culture. En effet, la célébration de La Marseillaise le même jour a aggravé les tensions déjà palpables.

Le contraste des visions sur le territoire

Les oppositions entre indépendantistes et loyalistes se sont révélées à travers les rassemblements des deux camps. D’un côté, des militants revendiquent leur droit à la mémoire et à l’identité, tandis que de l’autre, des figures comme Willy Gatuhau, ex-maire de Païta et chef de file des collectifs de résistance citoyenne, défendent une vision différente de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Leur philosophie nouvelle, marquée par des barricades décorées des couleurs bleu-blanc-rouge, reflète une volonté de préserver l’intégrité et la sécurité des quartiers, tout en célébrant ce rattachement à la France. Ces deux perceptions divergentes illustrent les profondes divisions qui traversent la société néo-calédonienne.

Vers une réconciliation possible ?

La journée du 24 septembre 2024 représente bien plus qu’un simple événement. Elle devient le symbole d’un combat pour la reconnaissance des injustices historiques vécues par le peuple kanak. La communauté appelant à la mémoire et au respect de son histoire, alors que l’autre camp maintient une célébration de ce qui est perçu comme l’ancrage à la nation française. La question demeure : ces tensions peuvent-elles se résoudre par des dialogues et des compromis ou continueront-elles d’alimenter des fractures sociétales ? Les responsables politiques ont un rôle crucial à jouer dans la recherche d’une cohabitation pacifique.

Les revendications partagées lors de cette journée rappellent que l’histoire est encore un terrain de luttes, et que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie sera façonné par les choix faits aujourd’hui. En honorant ces commémorations, il s’agit de rendre visible une lutte qui ne doit pas être écartée, mais plutôt reconnue comme une part intégrante du patrimoine collectif.

Mots-clés: Magenta, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, indépendance, commémoration, inégalités, FLNKS, droit à la mémoire, tensions sociétales.

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