Le Rassemblement national (RN) se prépare à une possible motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, si le budget prévu impacte négativement le pouvoir d’achat des Français. Marine Le Pen a affirmé le 20 novembre 2024 que cette mesure serait mise en œuvre en collaboration avec la gauche, en réponse à une ligne rouge que ne devrait pas franchir l’exécutif. Cette annonce met en lumière les tensions croissantes entre le RN et le gouvernement tout juste installé.
Le 31 octobre 2024, à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a exprimé sa détermination avec une déclaration forte : « C’est une ligne rouge. Et si effectivement cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure ». Cette réaction intervient dans le contexte où le gouvernement pourrait utiliser le fameux article 49-3 de la Constitution, permettant d’adopter un texte sans vote, pour faire passer son budget. Cette menace d’opposition s’ajoute aux tensions existantes concernant les récentes décisions économiques du gouvernement.
Les préoccupations de Marine Le Pen
Lors de son apparition sur les ondes de RTL, Marine Le Pen a critiqué le recours potentiel au 49-3 tout en se posant des questions sur la volonté du premier ministre de répondre aux préoccupations des groupes d’opposition. Elle a affirmé : Est-ce que M. Barnier va respecter l’engagement qu’il a pris de s’attacher à ce que les groupes d’opposition puissent reconnaître dans son budget des éléments qui leur paraissent essentiels ?
Selon elle, plusieurs exigences fondamentales n’ont pas été prises en compte, notamment la nécessité de ne pas alourdir la fiscalité sur les citoyens et les entrepreneurs, ou de ne pas pénaliser les retraités.
Le climat politique autour de cette question est particulièrement chargé. La collaboration potentielle entre le RN et la gauche pour censurer le gouvernement en décembre pourrait bouleverser les dynamiques au sein de l’Assemblée nationale. Cette alliance inattendue souligne le mécontentement croissant face à la gestion financière du pays, et incite le RN à se positionner en défenseur du pouvoir d’achat des Français.
Les enjeux d’une censure
La possibilité d’un vote de censure à l’Assemblée pourrait avoir des conséquences significatives sur le futur du gouvernement Barnier. Contrairement à ses prédécesseurs, Barnier n’a pas encore été en mesure de galvaniser un soutien unanime, malgré un contexte politique initialement favorable. Les récentes actions du RN soulignent leur impatience et leur volonté d’agir alors que Barnier semble incertain quant à la direction à prendre. Ce climat d’incertitude pourrait accroître les risques politiques pour l’exécutif.
Vers une nouvelle dynamique politique
Alors que Marine Le Pen a longtemps affiché une position prudente envers le gouvernement de Michel Barnier, le temps de grâce semble avoir pris fin. Le RN avait précédemment justifié son attitude calme par la nécessité de préserver la stabilité des institutions, mais cette logique devient de plus en plus difficile à maintenir face aux aspirations de leur base électorale. Les membres du RN ne parviennent pas à offrir des résultats concrets qui pourraient satisfaire leurs électeurs, ce qui augmente la pression pour agir.
Sur le plan judicaire, la situation est compliquée pour certains membres du RN, avec des exigences de sanctions sévères pesant sur la députée du Pas-de-Calais en lien avec l’affaire des assistants parlementaires. L’avenir politique de ces figures est ainsi lié non seulement à la gestion immédiate des finances du pays, mais aussi à la façon dont ils navigueront dans les turbulences internes.
Les prochaines semaines se dessinent donc cruciales pour le RN, qui devra jongler entre ses ambitions politiques et les attentes de ses électeurs. Avec Barnier à la tête de l’exécutif, les tensions semblent promises à croître, et le jeu politique pourrait s’intensifier à l’approche des débats budgétaires.
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