jeudi 19 septembre 2024
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Macronistes Absents dans 97 Circonscriptions: Pourquoi ?

Alors que les élections législatives des 30 juin et 7 juillet approchent à grands pas, une question intrigue : pourquoi n’y a-t-il pas un candidat macroniste dans les 577 circonscriptions françaises ? La stratégie de la majorité présidentielle semble en effet exclure certaines zones pourtant cruciales. Avec une stratégie électorale finement calibrée et des décisions qui suscitent de nombreuses interrogations, la majorité s’efforce de préserver son avance face aux « extrêmes » tout en adoptant une approche pragmatique et sélective. Cet article explore en détail les ressorts de cette stratégie et ses implications pour le paysage politique français.

Attal mobilise ses troupes pour les législatives cruciales

Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, a sonné le rassemblement au siège du parti Renaissance. Mercredi soir, il a rencontré les candidats investis par son mouvement pour les élections législatives cruciales des 30 juin et 7 juillet. Avec une détermination palpable, Attal promet de « se battre mètre carré par mètre carré » face aux « extrêmes ». Dans cette course électorale, chaque voie compte pour préserver la majorité présidentielle.

Dans cette optique, le Premier ministre lui-même se rendra sur le terrain les jours suivants pour apporter son soutien aux candidats. Cependant, la stratégie de la majorité n’inclut pas une présence dans toutes les 577 circonscriptions. Seulement 480 candidats ont reçu l’investiture sous la bannière « Ensemble pour la République », représentant le mouvement présidentiel et ses alliés, comme Horizons et MoDem. Cette décision soulève des questions et nécessite une analyse approfondie.

Macron et l’appel aux responsables républicains

Après la défaite aux élections européennes, Emmanuel Macron a tenté un geste audacieux. Le président a tendu la main aux députés de l’opposition, cherchant à constituer une fédération de projets républicains. Lors de son discours le 12 juin, il a invité les responsables politiques non alignés avec les extrêmes à se joindre à cette initiative. Malgré cette ouverture, l’appel de Macron est resté largement ignoré.

Cette indifférence a obligé la majorité à réajuster sa stratégie. François Patriat, président des sénateurs Renaissance, a précisé que dans les circonscriptions où le RN ou la LFI risquent de l’emporter, la majorité ne présentera pas de candidats. Par exemple, en Côte-d’Or, le député sortant Les Républicains, Hubert Brigand, n’aura aucun adversaire de la majorité. Cette décision pragmatique vise à éviter la fragmentation du vote républicain, même si aucun accord formel n’existe au niveau national.

La majorité renonce dans des circonscriptions clés

La stratégie de la majorité présidentielle inclut la renonciation à présenter des candidats dans certaines circonscriptions jugées critiques. Cette tactique vise à éviter la dispersion des voix et à soutenir les candidats républicains sortants face à la menace des extrêmes. En tout, environ 70 circonscriptions ont été réservées à ce que la majorité appelle l’« arc républicain ».

Ce choix stratégique est néanmoins surprenant dans certains cas. Plusieurs députés Les Républicains ayant voté contre le gouvernement lors de la réforme des retraites, comme Pierre-Henri Dumont du Pas-de-Calais et Aurélien Pradié du Lot, bénéficient de cette clémence électorale. Cette décision illustre la volonté de transcender les rancœurs passées pour contrer une éventuelle montée du RN et de la LFI, définie comme des « extrêmes » par la majorité gouvernementale.

Bouclier contre les extrêmes ou compromis stratégique ?

Certains observateurs se demandent si cette tactique de la majorité relève d’un véritable bouclier contre les extrêmes ou d’un compromis stratégique astucieux. En effet, l’absence de candidats de la majorité dans certaines circonscriptions pourrait être perçue comme une reconnaissance tacite des forces en présence et une volonté de privilégier une stabilité politique.

Ainsi, la décision de ne pas présenter de candidats dans certaines zones vise principalement à éviter de diviser le vote républicain, permettant ainsi à des candidats modérés d’avoir une meilleure chance. Mais cette approche soulève des interrogations quant à l’indépendance de ces décisions et à la nature des alliances qui pourraient en découler. L’évolution de cette stratégie pourrait redéfinir le paysage politique français alors que les électeurs se préparent à voter.

Une absence quasi-totale de la majorité présidentielle outre-mer

La situation est encore plus frappante dans les circonscriptions d’outre-mer, où la majorité présidentielle est pratiquement absente. Sur les 27 sièges disponibles, seulement trois candidats ont été investis par la majorité. Nadia Ramassamy à La Réunion, Frantz Gumbs à Saint-Martin/Saint-Barthélemy, et Mikaele Seo à Wallis et Futuna sont les seuls noms soutenus par Renaissance et ses alliés.

Cette absence notable s’explique en partie par les résultats décevants obtenus lors des précédents scrutins dans ces régions. La stratégie macroniste ici semble orientée par une évaluation réaliste des chances de succès. Selon une source proche des négociations, il ne s’agit pas seulement d’une question d’arc républicain, mais aussi d’une reconnaissance des dynamiques électorales locales où les candidats sortants sont jugés « imbattables ».

Les zones désertées par Renaissance : un arc républicain limité

Dans d’autres régions, l’absence de candidats de la majorité présidentielle révèle un arc républicain limité. Des régions comme la Haute-Savoie, la Savoie, et les Alpes-Maritimes voient les députés sortants de droite éviter la concurrence directe avec la majorité. Virginie Duby-Muller, Émilie Bonnivard, et Michèle Tabarot en sont des exemples marquants.

Curieusement, certaines figures ayant voté pour censurer le gouvernement, comme Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont, ne se retrouvent pas non plus face à des candidats de la majorité. Cette approche soulève des questions sur la véritable portée de l’arc républicain et sur les critères de choix utilisés. Bien que la stratégie vise à éviter la victoire des extrêmes, elle limite également l’opportunité pour les électeurs de choisir parmi une gamme plus large de candidats. Ce choix stratégique pourrait influencer profondément le résultat des législatives et l’avenir du paysage politique français.

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