Le Médipôle de Nouméa, un hôpital ultra-moderne, traverse des turbulences après des événements violents survenus récemment. Oldéveloppées suite à des soulèvements, les conditions de travail dans cet établissement sont devenues critiques. Le ministre chargé des outre-mer, François-Noël Buffet, a visité ce centre de soin du 16 au 19 octobre 2024, révélant l’ampleur de la crise qui touche le personnel médical. La situation présente des défis préoccupants pour la prise en charge des patients, impactant gravement la santé publique de la région.
Après des jours d’intenses tensions et d’affrontements, les environs de l’hôpital Médipôle ont retrouvé une certaine tranquillité. Toutefois, l’établissement, qui a joué un rôle central lors des émeutes, subit désormais les conséquences d’une crise sanitaire et sociale majeure. Le centre, qui avait été bombardé par la violence des événements survenus au printemps, notamment avec des coups de feu et des blessés des deux camps, fait face à une grave *pénurie de personnel*. Le ministre François-Noël Buffet, lors de sa visite, a pris la mesure des défis impressionnants qui se dressent devant le système de santé local.
Un personnel médical en crise
Les conséquences des événements récents sont catastrophiques pour le Médipôle. Le centre de dialyse, un des premiers services touchés, reste à l’arrêt. Selon le docteur Nicolas Quirin, médecin au service, « Dans certains services, l’équipe a tenu, dans d’autres, elle s’est effondrée »
. En effet, la capacité de prise en charge a chuté de près de 60%, illustrant une crise de confiance et d’efficacité au sein de l’hôpital.
Les chiffres sont alarmants : le service de neurologie a perdu 40% de son personnel médical, et en gynécologie, la situation est tout aussi préoccupante avec cinq départs sur dix médecins. Le service d’oncologie a tous ses médecins partis, tandis que la pneumologie est amputée de la moitié de ses effectifs. « Nous avons des difficultés dans le suivi des patients. Et nous faisons face de plus en plus à des problèmes médico-légaux », affirme le docteur Cristian Boboc, soulignant l’urgence de réagir pour éviter une catastrophe sanitaire.
Un effondrement potentiel
À l’échelle de l’hôpital, les médecins métropolitains, représentant un quart de l’effectif, envisagent des départs massifs. Le docteur Thierry de Greslan, président de la commission médicale, alerte que « certains cherchent à vendre leur maison. Le gros des départs va se faire avant juillet, pour la rentrée des classes de septembre. Nous redoutons cette période »
. Ce départ massif pourrait provoquer un effondrement du système de santé en Nouvelle-Calédonie.
La situation est telle qu’un conseil immédiat est nécessaire pour stabiliser l’hôpital. Le docteur de Greslan précise que « si les départs atteignent 25 % de l’effectif, la situation peut basculer et l’hôpital s’effondrer ». Déjà, le phénomène d’absentéisme a commencé à augmenter, indiquant un besoin pressant de rétablissant l’attractivité du Médipôle.
Les enjeux pour l’avenir de la santé en Nouvelle-Calédonie
La crise qui frappe le Médipôle ne se limite pas uniquement à des questions de ressources humaines, mais touche également au cœur même de la santé publique sur le territoire. Les conséquences d’un afflux de départs se traduiraient par une dégradation inéluctable des soins. Le docteur de Greslan résume la situation en disant « il y a un deuil à faire sur ce qu’il s’est produit. Le déni est passé, il reste la colère et la tristesse »
.
Dans ce contexte incertain, les patients, déjà pris en otage par la situation, pourraient voir la qualité des soins se détériorer. Pour qu’un quelconque retour à la normalité soit possible, des mesures urgentes doivent être mises en place pour soutenir le personnel, consolider les effectifs restants et rétablir un climat de travail sain et productif.
Mots-clés: Médipôle, Nouméa, crise sanitaire, personnel médical, défaillance hospitalière