Eric Dupond-Moretti a-t-il vraiment trouvé la solution à la crise de la justice ? Le 5 janvier dernier, le ministre de la justice a présenté son « plan d’action » issu des travaux des Etats généraux pour la justice. Ce plan comprend soixante mesures qui couvrent tous les domaines de la justice. Une innovation qui tient particulièrement à cœur à Eric Dupond-Moretti est la « grande politique de l’amiable » dans la procédure civile, présentée le 13 janvier. Ce plan offre un répit politique au ministre et ses soutiens soulignent que le plan santé a dû être repris en main par le président de la République et que du côté de la Rue de Grenelle, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, a des difficultés à se faire entendre.
Cet effort budgétaire, avec l’objectif d’atteindre 11 milliards d’euros en 2027, soit une hausse de 7,5 milliards sur le quinquennat, a été salué par les syndicats de magistrats, même si le Syndicat de la magistrature est encore très critique sur le contenu du plan. La formation majoritaire de la profession, l’Union syndicale des magistrats, s’est, elle, dite « satisfaite » du travail de M. Dupond-Moretti.
Malgré les annonces, toutes les tensions ne sont pas encore dissipées. François Molins, procureur général près la Cour de cassation, a critiqué, en creux, l’action du ministre, lors de son discours à l’audience solennelle de rentrée de la Cour de cassation. Il a souligné que l’augmentation des moyens budgétaires ne suffira pas à elle seule à lever « la crise profonde de la justice » et a évoqué « un profond découragement et surtout de la souffrance ».
Eric Dupond-Moretti a-t-il vraiment trouvé la solution à la crise de la justice ? Seul l’avenir le dira.
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