À Lyon, le 24 octobre 2024, une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle qu’être centenaire ne protège pas des risques mortels associés à son anniversaire. En effet, alors que le héros du roman Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire s’échappe par la fenêtre pour échapper aux festivités, les statistiques montrent que cette journée constitue l’un des moments les plus dangereux de l’année, particulièrement pour les centenaires.
Dans cette analyse, l’Insee a mis en lumière un phénomène surprenant connu sous le nom de « syndrome de l’anniversaire », qui touche des individus célèbres et anonymes à travers le monde. Les résultats de cette étude appellent à une réflexion sur les implications de ce jour festif, souvent perçu de manière joyeuse.
Une réalité statistique alarmante
Selon l’analyse de l’Insee, le risque de décès le jour de son anniversaire augmente de façon générale de 6 % pour l’ensemble de la population. Plus particulièrement, chez les hommes âgés de 18 à 40 ans, ce risque grimpe jusqu’à 24 %. Pour les personnes atteignant le centenaire, comme l’étrange Allan Karlsson, ce chiffre est encore plus frappant, avec une hausse de 29 %. Ce constat fait écho au roman de Jonas Jonasson, où l’anniversaire devient un moment propice à l’évasion.
Ce phénomène, bien que surprenant, n’est pas une spécificité française. Il s’inscrit dans un contexte mondial, observé également en Suisse, aux États-Unis, au Japon et en Ukraine, avec des variations selon les cultures. Les explications sur ce « birthday effect » se multiplient.
Des explications multiples et variées
D’abord, des comportements festifs excessifs sont souvent à l’origine de ces statistiques alarmantes. Les jeunes adultes, par exemple, sont souvent exposés à des excès d’alcool, à des repas copieux et à des soirées animées, qui augmentent les risques d’accident ou de problèmes de santé. Les festivités peuvent ainsi devenir des moments de danger au lieu de joie.
Ensuite, une composante émotionnelle est également à considérer. Le stress, l’autonomie passée et la prise de conscience du temps qui file peuvent avoir un impact significatif sur la santé le jour J. Nathalie Blanpain de l’Insee souligne que le « désir d’atteindre le jour de son anniversaire » pourrait même retarder le décès d’individus en fin de vie. Le fait de célébrer une année de plus pourrait paradoxalement devenir le dernier souffle pour certains.
Les risques de suicide, observés notamment au Japon, viennent également s’ajouter à ce tableau. Cette date symbolique pourrait exacerber un sentiment de tristesse ou de solitude.
Le jour le plus meurtrier : le 3 janvier
Pourtant, le bilan ne s’arrête pas aux anniversaires. L’Insee précise que le jour le plus meurtrier de l’année demeure le 3 janvier. En moyenne, environ 1 900 décès ont été enregistrés à cette date entre 2004 et 2023, comprenant des facteurs saisonniers comme la circulation accrue des virus et la fatigue post-fêtes. La reprise des activités hospitalières pourrait également expliquer ce pic.
De plus, le froid de l’hiver et l’hiver lui-même aggravent souvent la situation. Le souhait de célébrer les fêtes avec ses proches ainsi que celui de voir une nouvelle année peut inciter certaines personnes âgées à retarder leur décès.
En miroir, le 15 août, jour férié estival, se présente comme le moins meurtrier, soulignant l’importance du contexte saisonnier. Le contraste est flagrant et invite à une réflexion sur les différents facteurs qui influent sur la mortalité.
Ce tableau complexe des anniversaires et du risque de décès mérite d’être exploré plus avant. Les implications de ces résultats pourraient inciter à la prudence lors des célébrations, et à considérer le bien-être des individus à une période souvent perçue uniquement comme joyeuse.
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