Missak Manouchian, figure emblématique de la Résistance, sera prochainement célébré au Panthéon par le président Emmanuel Macron, selon un communiqué de l’Elysée. Cette décision fait suite à la reconnaissance de sa « bravoure » et de son « héroïsme tranquille » par le chef de l’État. Missak Manouchian, d’origine arménienne, fut chef militaire d’un groupe de résistants étrangers en région parisienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par l’armée allemande en novembre 1943, il fut fusillé à l’âge de 37 ans au Mont-Valérien le 21 février 1944. Il devient ainsi le premier résistant étranger et communiste à être honoré au Panthéon.
Missak Manouchian, rescapé du génocide arménien et réfugié en France en 1925, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la Résistance française. En rejoignant la résistance communiste en 1943, il a joué un rôle essentiel dans la défense de la République, incarnant les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Son engagement et sa détermination lui ont valu une reconnaissance auprès de personnalités telles que Louis Aragon et Léo Ferré.
Le groupe de résistants mené par Missak Manouchian s’est fait connaître grâce à « l’Affiche rouge », un outil de propagande nazie utilisé lors de son procès pour faire connaître et dénoncer le groupe Manouchian. Cette affiche est également le titre d’un film sorti en 1976 qui a immortalisé l’histoire du groupe à l’écran.
L’entrée de Missak Manouchian au Panthéon se fera en compagnie de son épouse Mélinée, elle aussi d’origine arménienne et résistante. La famille de Missak Manouchian a souhaité que le couple repose côte à côte au cimetière d’Ivry-sur-Seine, comme un symbole d’unité et de résistance.
Cette décision d’honorer Missak Manouchian au Panthéon intervient le jour de l’anniversaire de l’Appel du 18 Juin, auquel le président Macron participe chaque année au Mont-Valérien. Ce lieu, où plus de mille résistants et otages, dont Missak Manouchian, ont été exécutés pendant l’Occupation, représente un symbole fort de la lutte pour la liberté.
La panthéonisation de Missak Manouchian était fortement souhaitée par la gauche française, notamment par le Parti Communiste. Elle est perçue comme un message fort d’intégration pour les jeunes d’aujourd’hui, témoignant de la richesse de la nation française et de son ouverture aux étrangers qui ont donné leur vie pour la liberté.
En parallèle, 91 résistants et otages étrangers fusillés au Mont-Valérien, comme Missak Manouchian, sont également reconnus comme ayant « morts pour la France ». Le président Macron se recueillera dans la clairière des Fusillés au Mont-Valérien et rendra hommage à Robert Birenbaum, un ancien résistant issu du même groupe que Missak Manouchian. Georges Duffau-Epstein, fils du résistant Joseph Epstein, arrêté en même temps que Manouchian, sera également présent lors de la cérémonie.
Cette célébration s’inscrit dans une séquence mémorielle marquant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui se poursuivra jusqu’en 2024 avec les commémorations du Débarquement en Normandie et de la Libération de Paris.
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