Le président de la République, Emmanuel Macron, continue ses visites de terrain depuis la promulgation de la réforme des retraites, à un rythme d’une à deux sorties par semaine. Le jeudi 4 mai, il a été accueilli au lycée technologique et professionnel Bernard-Palissy à Saintes, accompagné des ministres de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, du Travail, Olivier Dussopt, et de l’Enseignement professionnel, Carole Grandjean.
Le but de la visite était de présenter la réforme du lycée professionnel, un sujet annoncé lors de sa campagne présidentielle de 2022. Le président entend « accélérer » dans ce domaine et renforcer l’attrait pour ces filières, en donnant accès à des formations plus qualifiantes, d’améliorer l’insertion professionnelle des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire afin de faire de la voie professionnelle « une voie d’excellence ». Il a promis d’investir près d’un milliard par an pour les lycées professionnels.
Pour atteindre ces objectifs, la rémunération des lycéens stagiaires sera prise en charge par l’État dès la prochaine rentrée scolaire. De sources syndicales, il est annoncé que les gratifications seront progressives : 50 euros par semaine en 2de, 75 euros en 1re et 100 euros en classe de terminale. En outre, le nombre de semaines de stage pourrait passer de huit à douze semaines en classe de terminale. Cette mesure entraînerait une réduction du temps d’enseignement général, ce qui suscite l’opposition de certains enseignants.
L’architecture de l’année de terminale serait totalement revue et la fermeture de filières qui n’offrent plus de débouchés aux élèves ainsi que le renforcement du lien entre les écoles et les entreprises sont également sur la table. Les enseignants des lycées professionnels pourraient toucher 7 500 euros par an supplémentaires, mais aucun accord n’a été conclu sur cette partie et les contours restent flous.
Les enseignants s’inquiètent des conséquences de cette réforme, qu’ils considèrent comme « une menace forte pour l’avenir des lycées professionnels » et un « projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire ». Les opposants à la réforme des retraites ont fait savoir qu’ils protesteraient contre cette visite et la secrétaire de l’Union départementale CGT, Yvonne Gaborit, a promis : « On va l’accueillir comme il se doit ». L’intersyndicale de l’éducation appelle à manifester dès 9 heures devant l’établissement pour réclamer des hausses de salaires et le retrait de la réforme des lycées professionnels.
Mots-clés: Emmanuel Macron, réforme du lycée professionnel, lycéens stagiaires, enseignants, retraites.