Le Salon international de l’agriculture 2024, qui se tiendra au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, s’annonce sous le signe de la tension. Inauguré par Emmanuel Macron le 22 février, cet événement attire l’attention des agriculteurs, toujours en émoi après les incidents de l’année précédente. Plus de 600 000 visiteurs sont attendus pour découvrir les 1 400 exposants et 4 000 animaux, tandis que le président doit affronter des critiques sur des dossiers cruciaux tels que l’accord de libre-échange avec le Mercosur et les préoccupations douanières.
Le lancement du 61e Salon international de l’agriculture à Paris, programmé pour le 22 février 2024, s’effectue dans un climat tendu. Emmanuel Macron, qui inaugure l’événement tôt le matin, doit faire face aux attentes croissantes des agriculteurs, encore marqués par la récente polémique lors de sa dernière visite. En effet, une majorité de professionnels lui demandent des assurances sur les enjeux qui les touchent, notamment les accords commerciaux, alors que l’événement s’ouvre au public à 9 heures.
Une inauguration sous haute tension
La pression est palpable pour le président, attendu au tournant par des agriculteurs demandant des clarifications sur plusieurs problématiques. L’an dernier, sa présence fut entachée par des altercations avec des manifestants. Selon Jérôme Despey, directeur du Salon et vice-président de la FNSEA, « Le président doit rassurer les agriculteurs
. Cette phrase résume bien le rôle crucial que doit jouer le chef de l’État face à des attentes très élevées. Les syndicats agricoles ont appelé à maintenir un climat pacifique, déplorant les débordements de 2024 qui avaient conduit à des violences et des heurts durant le Salon.
Cette année, les organisateurs semblent davantage préparés, renforçant la sécurité avec un dispositif spécifique comprenant un commissariat mobile et des chartes pour gérer les visites politiques. En effet, l’année passée, plus de 600 000 visiteurs avaient vu leur expérience compromise par les troubles à l’extérieur. Les doutes persistent cependant sur l’attitude des agriculteurs, particulièrement face à des résultats concrets sur les dossiers sensibles comme les importations agricoles et l’accord avec le Mercosur.
Les préoccupations des agriculteurs
Les agriculteurs sont en effet inquiets des conséquences des accords commerciaux. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a fait savoir que « Le président sera très probablement pris à partie
. Non seulement les tensions sur les importations sont palpables, mais les craintes autour de la compétitivité des produits français face à des standardslaxistes à l’étranger s’intensifient. Pierrick Horel, des Jeunes Agriculteurs, appelle à des actions décisives pour faire entendre leur voix : « Je souhaite qu’il en parle à Donald Trump : arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes
. Cette préoccupation soulève des enjeux majeurs concernant l’agriculture européenne et ses acteurs.
Des engagements gouvernementaux mis en avant
Pour répondre aux attentes croissantes des agriculteurs, le gouvernement se défend d’avoir tenu ses promesses. Parmi les mesures notables, le déblocage de 500 millions d’euros d’allégements de charges fiscales et la mise en œuvre d’un contrôle administratif unique sont mis en avant. De plus, le Parlement a récemment adopté la loi d’orientation agricole, accolant une légitimité accrue à l’agriculture. Celle-ci est désormais considérée comme « d’intérêt général majeur
.
Cette évolution marque une avancée significative, tout en facilitant l’installation de nouveaux agriculteurs. Toutefois, une partie des acteurs du secteur agrarien reste sceptique concernant les véritables effets de ces mesures, craignant qu’elles ne suffisent pas à atténuer leurs inquiétudes face à la concurrence internationale déloyale.
Les réactions politiques au Salon
Plusieurs personnalités politiques, de divers horizons, devraient rendre visite au Salon, parmi lesquelles le premier ministre, François Bayrou. Ce dernier se rendra sur place pour écouter les préoccupations des agriculteurs, un geste symbolique dans le contexte actuel. Cependant, une question persiste : ces visites et engagements seront-ils à la hauteur des attentes d’un secteur en crise, confronté à des défis tant nationaux qu’internationaux ? L’avenir dira si la visite du président sera entourée d’apaisement ou de nouvelles tensions.
Les visites politiques devraient permettre d’amorcer des discussions sur les enjeux cruciaux de 2024 pour les agriculteurs et d’apporter des réponses concrètes sur leurs inquiétudes. Au sein d’un secteur déjà en souffrance, le retour aux consciences collectives s’avère primordial pour espérer voir émerger des solutions durables.
Mots-clés: Salon international de l’agriculture, Emmanuel Macron, agriculteurs, accords commerciaux, Mercosur