Le Mont-Saint-Michel, symbole de « l’esprit français » de « résilience » et de « résistance », accueille le président Emmanuel Macron, qui va célébrer le millénaire de la fondation de son abbaye. Dans l’après-midi du lundi 5 juin 2023, il y annonce une campagne visant à classer davantage d’édifices cultuels des XIX e et XX e siècles comme monuments historiques. Ceci faciliterait leur préservation, avec le possible lancement d’une souscription financière auprès des Français pour restaurer ce « patrimoine religieux modeste ». Seuls 10 500 lieux de cultes sur 50 000 en France sont pour l’instant protégés au titre des monuments historiques, un label qui ouvre l’accès aux aides du ministère de la culture, selon un communiqué de l’Elysée. Le président demande également à ses ministres de la culture et de l’intérieur un état des lieux « plus clair » de la situation de ces édifices avant les Journées européennes du patrimoine des 16 et 17 septembre.
Au Mont-Saint-Michel, le président va également visiter l’exposition « La Demeure de l’archange », une trentaine d’objets retraçant l’histoire de ce joyau du patrimoine français, avant de prononcer un discours. Ce lieu emblématique de l’abbatiale, entre terre et mer, symbolise « tout ce qui fait des Français un peuple de conquérants et de bâtisseurs », selon l’Elysée. Il atteste de la capacité de notre peuple à faire preuve d’adaptation aux époques et incarne les combats qu’il faut mener face au changement climatique.
Le mardi suivant, poussant plus loin son itinéraire mémoriel entamé à Lyon le 8 mai par un hommage à Jean Moulin, Emmanuel Macron se rend à Colleville-Montgomery, dans le Calvados. Cette fois, il célèbre les préparatifs pour le 80e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944 qui aura lieu en 2024. Il assistera à la commémoration annuelle de l’Ecole de fusiliers marins, où il remettra les bérets verts aux élèves qui ont réussi leur stage commando. Sa présence est un hommage aux 177 Français qui débarquèrent le 6 juin 1944, regroupés au sein du commando Kieffer, au côté des 132 000 alliés.
Le chef de l’Etat va également installer officiellement le groupement d’intérêt public chargé de préparer les grandes commémorations prévues pour le 80e anniversaire. La première ministre, Élisabeth Borne, élue du Calvados, sera également présente à Colleville, l’occasion pour les deux têtes de l’exécutif de s’afficher ensemble après le recadrage d’Emmanuel Macron la semaine dernière sur la stratégie à adopter face au Rassemblement national.
De retour au Mont-Saint-Michel, le président a la lourde tâche de rassurer les Français, alors que son pays est secoué par une longue crise des retraites. Depuis François Mitterrand en 1983, les présidents se pressent dans ce lieu emblématique pour y porter leur message. En 2007, Nicolas Sarkozy avait choisi d’y lancer sa campagne présidentielle. M. Macron saura-t-il trouver les mots pour convaincre son opinion publique ?
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