Lundi 13 janvier, une bataille symbolique au sein de l’Assemblée nationale a connu son dénouement. Le Rassemblement national (RN) a réussi à s’emparer de la présidence de plusieurs groupes d’amitié essentiels, dont celui entre la France et le Maroc, qu’il a choisi en premier lors d’un accord controversé. Cette décision met en lumière les rivalités politiques croissantes autour des relations diplomatiques que ces groupes représentent.
Un long processus de négociation a abouti à ce résultat. Habituellement, les groupes politiques s’entendent pour attribuer ces présidences ; cependant, cette année, la situation a été marquée par des tensions perdurant sur près d’une vingtaine de pays, revendiqués par plusieurs partis. En raison de l’absence d’accord, les députés ont convenu d’instaurer une méthode baptisée « du tourniquet », permettant à chaque groupe, classé par ordre d’importance, de choisir un pays à tour de rôle. Cette ultime réunion a eu lieu lundi, et le RN, se positionnant en premier, a immédiatement opté pour le Maroc.
Le Maroc a été qualifié par l’entourage de Marine Le Pen de « grand pays de diplomatie et de développement économique », également perçu comme un acteur clef dans « la lutte contre l’immigration » et possédant une « forte diaspora ». Obtenir cette présidence n’a pas été qu’un simple gain politique, mais plutôt un « signal fort » pour le RN qui a aussi acquis la présidence du groupe France-Italie et celui du Royaume-Uni, suite à des négociations fructueuses.
Pour sa part, le groupe des écologistes a réussi à obtenir la Turquie, un pays également convoité par le RN. La députée ecologiste, Sabrina Sebaihi, s’est exprimée sur sa déception quant à la méthode utilisée, la qualifiant d’« avantagée pour les plus gros groupes », laissant entendre un résultat « très déséquilibré ». Elle a mis en cause le « bloc central » pour ce manque de répartition équitable.
D’autres groupes ont également été actifs dans cette dispute. Le macroniste Ensemble pour la République (EPR) et La France insoumise (LFI) avaient, dès décembre, élaboré une liste aqualifiée des pays prioritaires, incluant le Liban, le Sénégal et les États-Unis. EPR a finalement remporté les États-Unis, ainsi que la présidence des groupes d’Israël et d’Espagne, tandis que LFI dirigera ceux du Sénégal, du Liban et du Mexique. Bastien Lachaud, représentant des Insoumis, a reconnu que l’issue n’était pas idéale, affirmant : « Cela aurait été mieux si nous avions abouti à un consensus, mais ce n’était pas possible ».
Le groupe d’amitié France-Palestine revient au MoDem. Les socialistes, quant à eux, obtiennent les présidences des groupes d’amitié France-Algérie et France-Taïwan, comme l’a fait savoir Anna Pic, leur députée.
Les résultats de cette élection des présidences des groupes d’amitié non seulement révèlent l’ampleur des tensions au sein de l’Assemblée nationale mais également soulignent l’importance stratégique de ces relations internationales. L’enjeu, loin d’être insignifiant, pourrait pousser les députés à repenser leur approche à l’avenir, en prenant en compte l’équité et le consensus nécessaire pour naviguer dans le paysage politique complexe de la France.
Mots-clés: Rassemblement national, présidence, groupes d’amitié, diplomatie, Assemblée nationale, écologie, consensus