Avant le match de Ligue 1 entre l’AS Monaco et le RC Lens au Stade Louis II le 1er septembre 2024, la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé de se défendre contre les critiques en lançant une nouvelle campagne promotionnelle. Décrite comme une réaction à l’image négative que la Ligue 1 projette en Europe – souvent qualifiée de « farmer’s league », cette initiative vise à redorer le blason du championnat français. Avec un court-métrage intitulé « We will show you », la LFP surfe sur la rivalité historique entre la France et le Royaume-Uni.
Dans ce clip, un partisan anglais est mystérieusement enlevé par un groupe de Français, qui l’obligent à découvrir l’animation du football en France. De Marseille à Lille en passant par les tribunes du Stade rennais, l’immersion est totale. Ce voyage se termine sur le Rocher, avec une arrivée spectaculaire aux commandes d’un avion piloté par Thierry Henry, ancienne gloire de l’AS Monaco. Cette vidéo, qui ne montre aucun match, utilise un montage aux effets dynamiques et un rythme décoiffant, empruntés au style des publicités de paris sportifs.
Une stratégie audacieuse pour changer la perception
Ce film promotionnel s’inscrit dans un plan stratégique ambitieux mis en place par la LFP. L’objectif principal est de transformer la perception du championnat, tant sur le plan national qu’international, afin d’attirer plus d’attention et, in fine, d’augmenter les revenus liés à ce sport. L’instance souhaite également innover afin de ravir les consommateurs et d’engager de nouveaux publics, notamment les jeunes. Benjamin Morel, directeur général de LFP Média, a souligné l’importance d’« attirer l’attention de cette génération au-delà des simples rencontres de football ».
Le président de la LFP, Vincent Labrune, a promis la création d’un « nouveau trophée » et d’une « nouvelle charte sonore » pour renforcer l’identité du championnat. De plus, l’arrivée de nouveaux ambassadeurs issus notamment du monde du cinéma et de la musique est prévue pour séduire un public plus large.
Oser jouer sur les différences
La LFP souhaite utiliser la diversité comme un atout, en axant sa communication sur les territoires variés, les cultures et les passions qui composent le paysage footballistique français. Jérôme Dumois, responsable de l’innovation au sein de la LFP, a lui aussi mis en avant ce besoin de « combattre le stéréotype de la farmer’s league », en expliquant qu’une certaine « culture du complexe d’infériorité » doit disparaître pour avancer.
Contexte difficile pour les clubs français
Ce clip promotionnel apparaît dans un contexte délicat pour les clubs français. Alors qu’ils s’engagent dans les compétitions européennes, leur palmarès reste modeste, avec seulement deux trophées prestigieux : la Ligue des champions, remportée par l’Olympique de Marseille en 1993, et la Coupe des vainqueurs de coupes en 1996, obtenue par le Paris Saint-Germain. La LFP est également sous pression après l’échec de son appel d’offres pour les droits télévisés, dont le montant s’est révélé bien en-deçà des attentes initiales.
Les droits de diffusion, vendus pour environ 500 millions d’euros, contrastent avec le milliard espéré. Les clubs et supporters sont mécontents des tarifs appliqués par les plateformes de streaming, rendant le visionnage du championnat moins accessible.
Réactions mitigées des supporters
En dépit de la mise en avant de leur clip, des voix discordantes s’élèvent dans la communauté des fans. Certains dénoncent un discours hypocrite
, évoquant les fumigènes, strictement réglementés, ou l’effervescence des supporters dans les stades, alors même qu’un décret interdisait récemment le déplacement des fans de l’OM à Lyon. Ce double standard n’est pas sans soulever des interrogations sur l’authenticité de la volonté de la LFP de valoriser le spectacle offert par la Ligue 1.
La LFP espère qu’en s’attaquant aux préjugés et en proposant une image dynamique du championnat, elle pourra redresser la barre et insuffler un nouvel élan au football français.
Mots-clés: Ligue 1, LFP, AS Monaco, RC Lens, football français, promotion, perception, jeunes, compétitions européennes