Gabriel Tual, durant les épreuves du 800 mètres masculin aux Jeux olympiques de Paris, au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 7 août 2024. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS
En très peu de temps, Gabriel Tual a opéré une transformation notable. Au début du mois de juillet, avant le meeting international de Paris au Stade Charléty, Le Monde avait rencontré le coureur français, spécialiste du 800 mètres. Toujours affable et détendu, il avait accepté avec enthousiasme une interview pré-Jeux olympiques de Paris, suggérant même la possibilité d’une rencontre à Talence, près de Bordeaux, où il s’entraîne habituellement. Même une visioconférence aurait pu convenir. Son agent avait donné son accord. Cependant, en deux performances remarquables, le 7 juillet à Paris et cinq jours plus tard à Monaco, avec un nouveau record personnel battu de près de deux secondes et demie, Gabriel Tual, âgé de 26 ans, a pris une autre envergure. Son temps de 1 minute 41 secondes 61 à Paris l’a propulsé au cinquième rang mondial de tous les temps. A Monaco, malgré un temps légèrement inférieur, il a su s’adapter à ces nouvelles vitesses, territoire inconnu pour lui jusqu’alors. Cela lui a permis de se hisser, après sa récente victoire au championnat d’Europe à Rome début juin, parmi l’élite mondiale. Un nouveau statut qu’il a du mal à appréhender. Son agent, après un long silence, a annoncé que l’athlète, très sollicité, préférait prendre du recul. Le mercredi 7 août, lors des séries du 800 mètres aux JO, le coureur s’est retrouvé plongé dans l’ambiance électrique du Stade de France. C’était un cocon d’émotions, garant de quelques frissons sur la piste violette. Il expliqua, émerveillé, que « On ne s’entend pas courir ni respirer », ajoutant qu’il était difficile de décrire cette expérience indescriptible. Malgré son envie de foncer, de prendre de l’élan, il a suivi la stratégie, se canalisant et restant patient. En séries, il a dominé la course de bout en bout, terminant en 1 minute 45 secondes 13, avec une apparente facilité. Il se concentre désormais sur les demi-finales du vendredi 9 août, avec en vue la finale du lendemain, tandis que ses compatriotes Benjamin Robert et Corentin Le Clezio se battent pour une place en repêchage. Gabriel Tual savoure pleinement les meilleures sensations de sa carrière cet été, en témoignent ses performances récentes. Alors que son record personnel était de 1 minute 44 secondes avant 2024, le coureur a réalisé des exploits étonnants, avec des chronos de 1 minute 43 secondes 99 à Angers et de 1 minute 41 secondes 61 à Paris. Il se rapproche ainsi de Djamel Sedjati et Emmanuel Wanyonyi, les seuls à avoir fait mieux que lui cette année. Son état de forme impeccable lui permet d’aborder la compétition avec confiance.