dimanche 23 février 2025

Boxe : L’IBA dénonce une scandaleuse exclusion des femmes !

Exclue des compétitions olympiques depuis 2019, l’Association internationale de boxe amateur (IBA) ne se laisse pas décourager face au Comité international olympique (CIO). Ayant récemment déposé une plainte en Suisse, l’instance présidée par Umar Kremlev cherche à relancer le débat sur la participation d’athlètes considérées comme porteuses d’une « différence de développement sexuel ». Ce combat judiciaire intervient alors que les enjeux de genre et d’inclusivité dans le sport continuent de susciter de vives controverses.

Cette situation a pris un tournant notable lorsqu’elle a été rendue publique le 10 février, avec la décision de l’IBA de signaler le cas d’Imane Khelif, de l’Algérie, et de Lin Yu-ting, de Taïwan, suite à leurs qualifications pour les Jeux de Paris. Les deux boxeuses, victorieuses dans leurs catégories respectives (moins de 66 kg et moins de 57 kg), se retrouvent au centre d’un débat intense sur la réglementation et l’équité dans le sport. En effet, l’IBA soutient que leur participation mériterait une enquête approfondie, s’appuyant sur la législation suisse qui protège la sécurité des participants.

Un contexte juridique complexe

La requête de l’IBA résulte d’une fronde plus vaste contre le CIO, qui a suspendu l’organisation en raison de problèmes de gouvernance, interdisant ainsi à l’IBA de gérer les compétitions olympiques depuis les Jeux de Tokyo en 2021. Ce contexte a exacerbé les tensions autour de la participation d’athlètes qualifiées d’intersexuées, telles qu’Imane Khelif et Lin Yu-ting, qui ont récemment été exclues des championnats du monde pour des préoccupations relatives à leur état chromosomique. « Selon la loi suisse, toute action ou inaction qui présente un risque pour la sécurité des participants à une compétition mérite une enquête », a déclaré l’IBA, préfigurant la possibilité de plaintes équivalentes en France et aux États-Unis.

Les enjeux autour des différences de développement sexuel

La problématique des athlètes intersexués dans le sport n’est pas nouvelle. Environ une naissance sur 1 000 à 4 500 est affectée par ce qu’on appelle une « différence de développement sexuel » (DDS). La stigmatisation qui entoure ces athlètes se cristallise souvent dans des débats sur la prétendue « masculinité ». Les deux boxeuses, qui se sont toujours identifiées et ont concouru comme femmes, subissent pourtant les conséquences d’un système qui pourrait, à tort, les juger sur leur biologie plutôt que sur leurs performances sportives.

Un climat de tension et de controverse

Sur fond de tensions persistantes dans le monde sportif, l’IBA a été renforcée dans son offensive par un décret présidentiel des États-Unis, édicté par Donald Trump le 5 février. Ce décret vise à interdire la participation des sportives transgenres dans les compétitions féminines. La situation est paradoxale, dans la mesure où ni Khelif ni Yu-ting ne sont directement concernées par cette législation. Néanmoins, cette décision nourrirait les réticences existantes à l’égard des athlètes aux parcours jugés atypiques.

Le porte-parole du CIO a vigoureusement défendu la légitimité d’Imane Khelif, déclarant qu’elle était « née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme et boxe en tant que femme ». Ce résumé soulève des interrogations sur la neutralité des règlements sportifs et leur capacité à refléter la complexité des identités de genre dans le milieu sportif.

Perspectives et implications futures

Alors que le débat autour des droits des athlètes transgenres et intersexués continue d’évoluer, la position de l’IBA soulève la question de l’avenir de la réglementation sportive. La nécessité de trouver un équilibre entre inclusion et équité représente un défi majeur pour toutes les instances sportives. Les événements récents pourraient bien marquer un tournant dans la manière dont ces questions seront abordées dans les années à venir, faisant écho à la lutte pour la reconnaissance des droits de tous les athlètes, peu importe leur identité.

Mots-clés: IBA, CIO, boxe féminine, différences de développement sexuel, inclusion, athlètes intersexués, règlement sportif.

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