L’éolien en mer, une page quasi blanche pour la France
Depuis cinq mois, les premières éoliennes en mer de France sont sorties des eaux au large de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. Ils sont au nombre de quatre-vingts et fourniront 20 % de la consommation annuelle d’électricité du département. L’objectif du gouvernement est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la production électrique à 40 % d’ici à 2030. Un secteur en plein développement qui nécessite une main-d’œuvre importante.
La filière de l’éolien en mer est une page quasi blanche. Longtemps en retard, la France semble décidée à combler l’écart avec ses voisins européens. Elle affiche des ambitions élevées : environ 40 gigawatts installés en 2050, soit une cinquantaine de fermes éoliennes. Après l’inauguration du parc éolien offshore de Saint-Nazaire, trois autres projets doivent être inaugurés dans les deux ans à venir.
Dans ce contexte, Jean-Yves Pradillon, responsable du master spécialisé expert en énergies marines renouvelables à l’École nationale supérieure de techniques avancées, à Brest (Finistère), forme les futurs chefs de projet de ces parcs. Cette année, il espère que les douze places disponibles pour former les chefs de projet des futurs parcs éoliens en mer ne se sont pas remplies très facilement. Il y a quelques semaines, lors des portes ouvertes de l’école d’ingénieurs, une discussion avec une étudiante des Mines de Paris, venue spécialement se renseigner sur cette formation, lui a donné le sourire.
« Elle voulait travailler dans le secteur de l’éolien en mer », détaille-t-il. « Notre master forme à plusieurs types d’énergie marine, mais l’éolien en mer est en train de se tailler la part du lion. Pour de jeunes ingénieurs, c’est un très beau défi, car il y a tout à faire, tout à construire. » Il est vrai que la filière de l’éolien en mer est en plein développement et nécessite une main-d’œuvre importante. Selon les chiffres de France Energie Eolienne (FEE), entre l’éolien terrestre et l’offshore, 1 000 postes sont actuellement à pourvoir en France.
Pour répondre à cette pénurie, certaines entreprises créent leur parcours de formation maison, à l’image de Siemens Gamesa. Le constructeur a lancé en Bretagne une formation rémunérée de technicien, en partenariat avec les acteurs locaux de l’emploi.
En somme, l’éolien en mer est un secteur plein de potentiel pour la France. Alors que le pays est en train de rattraper son retard, il affiche des ambitions élevées pour le futur. Il est donc crucial que la filière attire de nouveaux talents et forme une main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins croissants en matière de production d’énergie renouvelable.
Mots-Clés: éolien en mer, France, énergie renouvelable, emploi, formation, Siemens Gamesa.