Le chantier de fouilles archéologiques à Meymac, en Corrèze, a pris fin sans que les corps de soldats allemands exécutés par des résistants en 1944 soient retrouvés, comme l’a communiqué la préfecture le 5 décembre. Démarrées au mois d’août 2023, ces recherches avaient pour objectif de découvrir des dépouilles supposément laissées sur le terrain depuis près de 80 ans.
Au cœur de cette histoire, le 12 juin 1944, une colonne de 46 soldats allemands, ainsi qu’une femme française suspecte de collaboration, aurait été exécutée par un groupe local des Francs-tireurs et partisans (FTP), en gros, une forme de résistance. Ce drame militaire est survenu peu après les atrocités de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, plantant un décor de violence exacerbé par la guerre. Un témoin, Edmond Réveil, a partagé ce récit marquant, remettant en lumière une partie sombre de l’histoire.
Une recherche engagée pour retrouver les disparus
Les investigations archéologiques ont été motivées par des témoignages historiques et des analyses préliminaires du terrain. Ainsi, une équipe d’archéologues a entrepris d’explorer une colline boisée à Meymac, en espérant localiser les lieux de sépulture. Ces fouilles avaient été déclenchées après que des recherches antérieures, effectuées il y a plus de cinquante ans, aient permis de découvrir 11 corps.
Malgré l’ardeur de ces travaux, les résultats se sont révélés décevants. « Ces opérations s’étaient avérées infructueuses, seuls des artefacts (douilles, pièces de monnaie, etc.) datant de la période concernée ayant été retrouvés sur le site »
, a annoncé la préfecture. Les archéologues ont scruté chaque recoin, mais la terre semblait garder sous silence les secrets qu’elle abritait.
Des analyses complémentaires sans découvertes probantes
Pour ne laisser aucun élément inexploré, une dernière campagne d’analyse a été organisée du 7 au 10 octobre 2024. Cette série de tests, réalisés à l’aide d’un radar géologique, portait sur deux terrains supplémentaires situés à proximité. Pourtant, la conclusion fut lapidaire : « Aucune trace de fosse n’a été repérée »
, a précisé la préfecture.
Face à cette impasse, les autorités locales telles que le préfet de Corrèze et le Volksbund, chargé de l’entretien des tombes allemandes, ont convenu d’arrêter les recherches, en raison de l’absence de nouvelles données susceptibles d’orienter les fouilles.
Un passé troublé entre la mémoire et l’oubli
Les soldats pris par la Résistance, arrêtés les 7 et 8 juin 1944, avaient été exécutés quelques jours après les massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, où des milliers de civils avaient subi des violences extrêmes. À Tulle, la Division SS Das Reich avait pendu 99 personnes, tandis qu’à Oradour-sur-Glane, 643 habitants avaient été mitraillés et brûlés vifs dans des granges ou dans l’église du village.
Ces événements sont marquants, en témoignant des horreurs de la guerre et de la souffrance infligée aux populations civiles. L’échec de ces fouilles met en lumière la difficulté de retracer les événements violents du passé et de donner une sépulture à ceux disparus dans l’anonymat.
Les engagements de mémoire deviennent alors d’autant plus cruciaux. Reconnaître ces tragédies permet de réfléchir sur les leçons à tirer d’un passé douloureux, tout en honorant la mémoire de ceux qui ont souffert.
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