Le directeur de l’agence israélienne de sécurité intérieure, le Shin Bet, a officiellement reconnu une défaillance majeure dans sa mission lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Ce constat a été formulé par Ronen Bar lors d’une cérémonie commémorative au cimetière militaire du Mont Herzl à Jérusalem, le 27 octobre 2024. Dans un communiqué publié le 4 mars, il a déclaré : « Le Shin Bet n’a pas empêché le massacre du 7-Octobre », soulignant que l’agence aurait dû anticiper cet événement tragique.
Les conclusions de l’enquête interne, dévoilées par Bar, révèlent que des actions différentes auraient pu empêcher l’attaque. En effet, il a été précisé que « si le Shin Bet avait agi différemment, tant dans les années précédant l’attaque que lors de la nuit fatidique, le massacre aurait pu être évité ». Cependant, le rapport souligne qu’il n’y avait pas de signe évident de sous-estimation de la menace que représentait le Hamas. Au contraire, le Shin Bet avait une compréhension approfondie de cette menace et était déterminé à la neutraliser.
Les raisons de l’échec du Shin Bet
Pour expliquer son impréparation, le rapport indique que le Shin Bet n’a pas perçu les connaissances qu’il avait sur le plan d’attaque du Hamas, intitulé « Mur de Jéricho », comme une menace immédiate. L’agence estimait que le Hamas se concentrait davantage sur les « incitations à la violence » en Cisjordanie occupée, négligeant ainsi sa capacité à réaliser une opération d’envergure.
Par ailleurs, l’enquête a révélé une « incompréhension au sein du Shin Bet » concernant l’efficacité de la barrière de sécurité entourant Gaza et la préparation militaire mise en place par l’armée israélienne la nuit précédant l’attaque, alors qu’une fête juive était célébrée. Ces éléments ont contribué au manque de vigilance qui a abouti à cette catastrophe.
Un environnement propice à l’escalade
En outre, l’enquête a mis en lumière une « politique de modération » de l’État israélien, qui aurait permis au Hamas de renforcer considérablement son arsenal militaire grâce à des financements directs en provenance du Qatar. Cette politique a ainsi créé un climat où les capacités militaires du groupe islamiste ont pu croître, sans intervention significative des autorités israéliennes.
Le coût humain de l’attaque
Les conséquences de l’attaque du 7 octobre ont été dévastatrices : 1 218 personnes, majoritairement des civils, ont perdu la vie à cause des assauts menés par le Hamas. En rétorsion, Israël a déclenché une offensive à Gaza qui a causé au moins 48 405 pertes humaines, dont une majorité de civils, selon des estimations du ministère de la santé du Hamas, validées par l’Organisation des Nations unies.
Ce climat de violence continue de régner au Proche-Orient, où des hostilités persistantes alimentent le cycle d’escalade. En conséquence, un cessez-le-feu, conclu le 19 janvier après quinze mois de combats, reste fragile et menacé, alors que le retour d’otages israéliens en échange de Palestiniens emprisonnés n’a pas suffi à apaiser les tensions.
La publication de ce rapport de l’agence de sécurité interne survient après celle de l’armée israélienne, qui a également reconnu un « échec complet » dans sa capacité à anticiper et prévenir l’attaque. Ces responsabilités partagées au sein des institutions de sécurité israéliennes soulignent une crise de confiance majeure qui pourrait avoir des répercussions sur les stratégies de sécurité du pays à l’avenir.
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