L’équipementier automobile Valeo se prépare à une restructuration significative, impliquant la réduction de pas moins de 868 postes dans huit de ses installations françaises. Mercredi 27 novembre, la direction a informé les salariés de cette mesure sans préciser de date d’application. Sur ce total, 694 départs seraient obligatoires, tandis que 174 seraient volontaires, selon un porte-parole du groupe contacté par l’Agence France-Presse.
La fermeture des sites de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe) et La Verrière (Yvelines) a été confirmée. La plupart des employés concernés bénéficieront d’opportunités de reclassement sur d’autres sites de Valeo situés à proximité. Le site de L’Isle-d’Abeau (Isère), bien qu’échappant à la fermeture, réduira ses effectifs, passant à 70 salariés contre 308 précédemment. Les installations de Sainte-Florine (Haute-Loire), Reims (Marne), Laval (Mayenne), Amiens (Somme) et Limoges (Haute-Vienne) seront également affectées par cette réduction d’effectifs.
D’après le syndicat Force ouvrière (FO), le nombre total de suppressions pourrait atteindre 1 282 postes parmi les 13 500 employés de Valeo en France, en fonction des refus de transfert des salariés et de la prise en compte de postes vacants. Par ailleurs, d’autres réductions, environ 200 postes, sont à prévoir en Allemagne, en République tchèque et en Pologne.
« C’est un projet », a souligné le porte-parole du groupe, ajoutant que « le calendrier et les modalités vont être discutés ensuite ». Il a insisté sur le fait que « nous avons travaillé pour élaborer un plan qui préserve les opérateurs de production », exemptés de départs contraints.
Cette annonce a suscité une forte réaction de Bertrand Bellanger, représentant de FO, qualifiant la situation de « dramatique ». « Réduire les coûts peut être nécessaire », a-t-il déclaré, « mais sacrifier des emplois et fragiliser l’avenir de la filière en France constitue une erreur stratégique ». Bellanger a ajouté que « l’électrification de l’automobile représente un tournant majeur pour le secteur. Mais elle ne doit pas se faire au détriment des salariés ».
En janvier, Valeo avait déjà annoncé son intention de supprimer 1 150 postes au niveau mondial, dont 235 en France, principalement dans des fonctions managériales, sur un total de 109 900 employés dans le monde. Ce géant du secteur automobile subit la pression du ralentissement du marché automobile européen, à l’instar d’autres acteurs tels que Michelin, Ford et Bosch.
Valeo, spécialisé dans les systèmes électroniques et d’éclairage, fait également face à des difficultés liées à une électrification stagnante de ses productions, comme l’a indiqué son directeur général, Christophe Périllat. Ce dernier a précisé qu’il y avait « énormément de reports de lancements de nouvelles productions chez les constructeurs ». En conséquence, Valeo a temporairement revu à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires pour 2024, fixées désormais à 21,3 milliards d’euros, soit une diminution de 3,2 %.
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