Le géant de la distribution E.Leclerc a été sanctionné d’une amende record de 38 millions d’euros pour avoir dépassé la date butoir des négociations commerciales avec 62 de ses fournisseurs, selon la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) citée par l’Agence France-Presse (AFP). Normalement, les industriels et les distributeurs ont jusqu’au 1er mars de chaque année pour parvenir à un accord, mais le gouvernement a avancé cette échéance pour 2024. Cette décision visait à permettre une baisse rapide des prix en magasin pour certaines denrées, suite à une période d’inflation soutenue.
La centrale d’achat européenne de E.Leclerc, Eurelec Trading SCRL, a été condamnée pour 62 manquements à son obligation de signature des conventions avec ses fournisseurs avant les 15 et 31 janvier 2024. Cette sanction a été imposée dans le cadre de contrôles renforcés des négociations commerciales pour répondre aux préoccupations des agriculteurs. En effet, ces derniers ont manifesté leur mécontentement en début d’année, demandant un revenu décent et dénonçant les pressions exercées par la grande distribution.
La crise agricole a révélé l’importance des lois Egalim 1 et 2, adoptées respectivement en 2018 et 2021 pour protéger les revenus des agriculteurs face à la concurrence acharnée entre les supermarchés, les distributeurs et les fournisseurs de l’agro-industrie. En février, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a identifié 124 contrats non conformes à la loi Egalim et a pris des mesures coercitives pour contraindre les entreprises à se mettre en conformité. Cette situation soulève des questions sur la rémunération des agriculteurs, alors qu’une partie d’entre eux vit en dessous du seuil de pauvreté, une réalité inacceptable au niveau national.
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