Le 30 juin 2023, au grand auditorium Louis-Lumière, lors du spectacle « Big Perf Cannes », l’humoriste Merwane Benlazar a été au cœur d’une récente controverse. Après sa participation à l’émission « C à vous » sur France 5, des accusations d’islamisme ont vu le jour, provoquant ainsi l’intervention de la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui a déclaré qu’il « ne sera plus à l’écran ». Cette déclaration soulève des questions essentielles sur la liberté d’expression et les critères de jugement des personnalités publiques.
Merwane Benlazar, qui a effectué ses débuts télévisuels le 31 janvier dernier, a suscité des réactions mitigées après avoir présenté un billet humoristique sur l’actualité. Certaines critiques, émises principalement sur le réseau social X, ne visaient pas réellement le contenu de sa chronique, mais plutôt son apparence physique. Le député européen Nathalie Loiseau a exprimé ses préoccupations quant à ce qu’elle considère comme des « signes vestimentaires » liés à un islamisme radical. Cette polémique invite à réfléchir sur la ligne fragile entre le style personnel et les perceptions socioculturelles.
Contexte et Réactions à la Controverse
Le groupe Mediawan, responsable de la production de l’émission, a clarifié qu’il ne s’agissait que d’une intervention de remplacement « one shot ». Lorsque Merwane a été choisi pour cette émission, c’était en l’absence de l’humoriste habituel, ce qui souligne que cette participation était ponctuelle. France Télévisions, de son côté, a souligné qu’aucune obligation n’avait été manquée concernant la chronique. “Il avait été sélectionné par la société de production pour faire un numéro unique”, a précisé le groupe.
Critiques sur l’Apparence et Identité
Ce sont les apparences physiques qui ont principalement motivé les critiques virulentes contre Merwane. Des commentateurs ont jugé sa tenue vestimentaire, notamment sa longue barbe et son bonnet, comme des éléments reflétant une idéologie radicale. Ces jugements sont amplifiés par le discours de l’avocate Lara Fatimi, qui a évoqué des “signes vestimentaires” évoquant une influence salafiste. En revanche, Merwane a réagi avec humour en publicant sur Instagram une photo de son bonnet, sous-titrée « De la marque islamiste Zara, fabriqué en République islamique du Portugal. Glaçant. » Cette réponse souligne la manière dont l’humoriste tente de désamorcer la situation en utilisant le sarcasme.
La Position de France Télévisions et de la Ministre de la Culture
Interrogée sur ce sujet lors d’une séance au Sénat, Rachida Dati a affirmé qu’aucun propos répréhensible n’avait été tenu par Benlazar durant sa chronique, tout en reconnaissant qu’il avait effectivement prononcé des déclarations controversées dans le passé. Selon ses dires, ces propos ont eu des conséquences, entraînant la décision de le retirer de l’antenne. La ministre a insisté sur le fait que l’apparence ne devrait pas être un critère de discrimination, tout en naviguant dans l’ambiguïté de la situation actuelle.
Soutien à Benlazar et Débat sur le Racisme
Merwane Benlazar a reçu un certain soutien dans le monde de l’humour, avec des figures comme Guillaume Meurice et Alex Vizorek qui se sont positionnées en sa faveur. Le député Aymeric Caron a, de son côté, mis en avant que les critiques portées à l’égard de Benlazar pourraient être motivées par des préjugés racistes. Ce constat met en lumière une inquiétante tendance qui semble disqualifier globalement certaines identités par leurs choix vestimentaires ou leurs origines, renforçant ainsi la nécessité d’un discours critique constructif sur ces sujets sensibles.
Cette polémique autour de Merwane Benlazar, bien plus qu’une simple histoire de télévision, soulève des questionnements profonds sur la liberté d’expression, la représentation des minorités, et sur la façon dont la société perçoit l’humour dans le contexte actuel. Les répercussions de cet événement pourraient inciter à une réflexion plus large concernant notre relation avec la diversité dans le domaine de la culture.
Mots-clés: Merwane Benlazar, C à vous, polémique, diversité, islamisme, médias, liberté d’expression, humour, contexte social.