Vendredi 18 octobre, le syndicat autonome de Canal+, +Libres, a exprimé sur ses réseaux sociaux son mécontentement concernant l’adaptation en série du livre Le Suicide français de l’essayiste et homme politique d’extrême droite Éric Zemmour, un projet récemment confirmé par le groupe. Cette décision suscite des inquiétudes, le syndicat déclarant : Ce projet montre que le groupe devient un soutien idéologique pour des idées qui ne correspondent pas aux objectifs de l’entreprise, surtout à un moment aussi crucial de son histoire.
Canal+, qui célèbre cette année son quarantième anniversaire, aspire à devenir une entité indépendante au sein de Vivendi, le conglomérat média contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, aux côtés d’Havas et du Louis Hachette Group. La scission de ces sociétés sera soumise à un vote lors de l’assemblée générale programmée le 9 décembre, avec une éventuelle introduction en Bourse prévue pour le 16 décembre.
Un contexte narratif particulier
L’adaptation en série de Le Suicide français est actuellement en cours de développement sur Planète +, une chaîne du groupe Canal+. Ce livre, publié en 2014, a rencontré un vif succès, se vendant à plus de 500 000 exemplaires, et a propulsé Zemmour sur le devant de la scène médiatique en tant qu’essayiste influent, après ses débuts en tant que journaliste au Figaro.
Éric Zemmour s’est illustré par ses positions très marquées à droite. La publication de son ouvrage a été particulièrement encouragée par sa rédactrice en chef, Lise Boëll, reconnue pour son approche éditoriale visant des auteurs de la droite conservatrice. À la tête de la maison d’édition Fayard, Boëll mettra en lumière le premier livre de Jordan Bardella, président du Rassemblement National, attendu pour novembre prochain.
Les implications de la scission de Vivendi
La possibilité que Canal+ devienne indépendante de Vivendi soulève des interrogations quant à l’avenir des stratégies éditoriales du groupe. Avec l’introduction en bourse potentielle, une redéfinition des valeurs et des contenus pourrait se produire pour attirer un public plus large tout en évitant les controverses. La scission attendue pourrait transformer radicalement les politiques internes de contenu.
La hausse des préoccupations autour de l’orientation politique des productions de Canal+ est inquiétante, notamment pour les employés qui craignent que le groupe devienne un véhicule pour des opinions polarisées, risquant d’aliéner une partie de son audience. En effet, la cerise sur le gâteau va sans doute être de gérer les conséquences de cette nouvelle ligne éditoriale.
Élections et incidence sur les projets de Canal+
Le parcours d’Éric Zemmour en tant que candidat aux élections présidentielles de 2022 et son mouvement Reconquête!, qui a obtenu seulement 0,6 % des voix lors des législatives, témoigne d’un contexte politique tendu. Alors que les élites et les médias tentent de jauger les valeurs que le public soutiendrait, la création d’une série dérivée d’un manuscrit aussi polémique peut sembler comme un risque calculé pour Canal+, visant à capter l’attention, mais aussi à diviser
Parallèlement, l’enthousiasme pour des créations nouvelles et controversées continue de croître, témoignant de la réalité d’un paysage médiatique en constante évolution qui cherche à s’adapter à l’opinion publique tout en répondant aux aspirations de ses créateurs de contenu.
Les perspectives d’une transformation de la programmation de Canal+ font déjà l’objet de débats passionnés dans le secteur, alors que les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour l’avenir médiatique du groupe.
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