Lors du sommet du 75ᵉ anniversaire de l’OTAN à Washington, le 10 juillet 2024, le premier ministre hongrois Viktor Orban a été chaleureusement accueilli par ses pairs. La tension était palpable, bien que les échanges se soient déroulés dans un calme apparent. Mercredi 10 juillet, lors de leur réunion hebdomadaire à Bruxelles, les représentants permanents des États-membres ont insisté pour que la Hongrie, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, justifie ses récentes activités diplomatiques. Depuis le 2 juillet, Viktor Orban s’est rendu à Kiev, Moscou, Pékin, et enfin à Washington pour le sommet de l’OTAN, sans en informer au préalable ses collègues européens. Cette démarche a suscité des interrogations sur ses intentions et son rôle dans les relations entre l’UE et la Russie. Le débat à Bruxelles a été tellement délicat que la réunion a été réduite aux seuls ambassadeurs des pays membres, une mesure exceptionnelle pour discuter d’une initiative relevant de la présidence tournante de l’UE.
La visite impromptue de Viktor Orban en Russie a soulevé des inquiétudes parmi les pays membres de l’UE, à l’exception de la Slovaquie, qui ont demandé des éclaircissements sur les objectifs de cette démarche. Les autorités hongroises ont tenté de justifier ces rencontres en affirmant qu’elles étaient strictement bilatérales et qu’elles visaient à explorer les possibilités de paix et de cessez-le-feu en Ukraine. Toutefois, la plupart des ambassadeurs européens ont exprimé des doutes quant à la crédibilité de ces explications, soulignant la confusion créée par l’utilisation de hashtags liés à la présidence hongroise de l’UE dans les publications de Viktor Orban sur les réseaux sociaux et les réactions de Vladimir Poutine.
Janos Boka, le ministre hongrois des affaires européennes, a réaffirmé devant les médias que les discussions entre Viktor Orban et Vladimir Poutine n’étaient pas menées au nom de l’UE et que le Premier ministre avait rendu compte de ses échanges à Charles Michel, président du Conseil européen, ainsi qu’aux chefs d’État et de gouvernement européens. Malgré ces explications, les doutes persistent quant à la nature réelle des échanges entre la Hongrie et la Russie, et aux implications de ces rencontres pour l’Union européenne.