Le 24 octobre 2024, une conférence internationale à Paris a mis en avant la situation critique au Liban, notamment concernant l’avenir de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) dans ce pays. La récente offensive israélienne lancée le 23 septembre a contraint cette mission, intégrant près de 700 soldats français, à évoluer dans un contexte d’hostilités exacerbées. La protection des civils, pourtant au cœur de son mandat, semble désormais compromise, suscitant l’inquiétude parmi les nations contributeurs des casques bleus.
Cette rencontre diplomatique, orchestrée par la France, a révélé l’urgence d’une réflexion sur le mandat des casques bleus. Depuis le début des tensions régnant dans le sud du Liban, la Finul, qui a pour mission de garantir la sécurité le long de la ligne bleue, se trouve dans une posture délicate. Les récents conflits armés entre l’armée israélienne et le Hezbollah rendent progressivement impossible l’exercice de leur mission.
Une mission sous pression
Les ministes de la défense des quinze pays, qui contribuent aux effectifs de la Finul, ont fait part, par un communiqué conjoint le 23 octobre, de leur “vive inquiétude” face à l’augmentation de la violence à la frontière libanaise. Ce constat alarmant est renforcé par les récents attaques directement ciblant les soldats de la paix. La France, l’Allemagne, la Grèce et d’autres nations ont condamné “la prise pour cibles de soldats de la paix de la Finul en violation des principes fondamentaux du droit international”
.
Des incidents préoccupants
Le 16 octobre, un incident majeur a illustré cette tension croissante : un char israélien a frappé un mirador de la Finul à Kfar Kila, entraînant des destructions significatives de matériel. Les conséquences des hostilités se sont intensifiées, le 11 octobre ayant déjà été marqué par des tirs israéliens ayant blessé deux casques bleus. Cette escalade a été qualifiée par un officier français, intégré à la Finul, de “changement de registre”, soulignant une augmentation alarmante des combats au sol, qui se déroulent désormais à une proximité jamais vue auparavant.
Une dynamique dangereuse
Dans la région sud-libanaise, souvent décrite comme un espace restreint, la Finul se retrouve “en plein milieu du champ de tir”. Cette situation a amené l’observateur à suggérer que la logique de conflit d’antan entre Israël et le Hezbollah, caractérisée par des échanges mesurés, a cédé la place à une phase plus chaotique. Selon le lieutenant français, “avant le 23 septembre, la logique entre Israël et le Hezbollah était ‘œil pour œil, dent pour dent’”
, ce qui implique une approche plus contrôlée par rapport aux bombardements actuels qui frappent des zones peuplées.
Une réponse internationale nécessaire
Face à cette montée de la violence, la nécessité d’une réponse internationale rapide et coordonnée s’impose. Les nations participantes, en exprimant leur préoccupation, soulignent combien la situation actuelle n’est pas seulement une question de sécurité pour le Liban, mais aussi une menace pour la stabilité régionale. La force des Nations unies doit être réévaluée et adaptée aux nouvelles réalités du terrain pour assurer, autant que possible, la protection des civils et maintenir un semblant de paix dans cette région devenue dangereuse.
En résumé, la révision du mandat de la Finul est non seulement opportune mais peut également être vitale pour garantir la protection des populations et restaurer une certaine forme de normalité dans un contexte de tensions croissantes. Les enjeux sont élevés et les solutions devront être discutées avec sérieux pour répondre efficacement à cette crise humanitaire imminente.
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