vendredi 6 décembre 2024
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Une bataille politique épique pour l’avenir de l’Iran

Lors d’un rassemblement de soutien au candidat réformateur à l’élection présidentielle en Iran, Masoud Pezeshkian, à Téhéran le 23 juin 2024. VAHID SALEMI / AP

Un second tour de scrutin sera nécessaire en Iran pour choisir le successeur du président défunt Ebrahim Raïssi, décédé le 19 mai dans un tragique accident d’hélicoptère. Le scrutin, prévu pour le 5 juillet, nécessitera une confrontation entre le candidat réformateur Masoud Pezeshkian et l’ultraconservateur Saïd Jalili, en tête du premier tour organisé le vendredi 28 juin. L’abstention, atteignant un niveau record, se révèle être la grande gagnante de cette consultation à ce jour.

Les résultats récents communiqués par le ministère de l’intérieur, portant sur 19 millions de votes sur un total de 26 millions, indiquent une participation actuelle de 40%. Ces chiffres révèlent les difficultés du camp réformateur à mobiliser les indécis et même certains de ses électeurs habituels. Masoud Pezeshkian a remporté 44% des voix, contre 38% pour Saïd Jalili.

La campagne électorale de Masoud Pezeshkian, ancien député et ministre de la santé sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005), a été plutôt fade. Le candidat s’est montré respectueux des directives et des principes édictés par le Guide suprême Ali Khamenei, considéré comme l’autorité suprême du pays et un acteur clé pouvant entraver tout changement en Iran. « Dès que je me suis porté candidat à la présidentielle, j’ai affirmé que je suivrais les directives du Guide suprême », a-t-il répété à plusieurs reprises. Même sa décision de nommer Mohammad Javad Zarif, ancien ministre des affaires étrangères et un des artisans de l’accord nucléaire de 2015, comme conseiller diplomatique, n’a pas convaincu la base électorale réformatrice de sa capacité à apporter des changements significatifs en Iran.

Parmi les nombreux abstentionnistes, beaucoup estiment que le président n’a pas le pouvoir de rivaliser avec le Guide suprême et sa capacité à réprimer toute voix discordante. Durant la présidence de Hassan Rohani, qualifié de modéré, en novembre 2019, au moins 305 manifestants ont été tués lors de protestations contre la hausse des prix du carburant et le blocage du système politique en Iran. Internet avait été coupé dans tout le pays pendant une dizaine de jours. Certains membres de l’entourage de M. Pezeshkian, occupant des postes de responsabilité en 2019, ont tenté de se disculper de toute implication dans ces événements tragiques, sans pour autant convaincre complètement.

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