Le parlementaire polonais Dariusz Matecki a exhibé une pancarte affichant un embryon et l’indication « 10e semaine après la conception » lors d’une session parlementaire à Varsovie le 12 avril 2024.
Les partisans de l’avortement ont été déçus le vendredi 12 juillet, suite au rejet par le parlement polonais de la proposition de loi visant à dépénaliser l’aide à l’interruption volontaire de grossesse. Malgré les efforts de la gauche, la loi visant à assouplir le code pénal n’a pas convaincu les élus.
Depuis 2021, l’avortement est uniquement autorisé en Pologne en cas de viol, d’inceste, ou lorsque la vie ou la santé de la femme est en danger. Les femmes ont toutefois la possibilité d’interrompre leur grossesse par leurs propres moyens, sans risquer des poursuites pénales. Toutefois, les proches et les activistes qui aident les femmes à accéder à un avortement médicamenteux, ainsi que les médecins qui assistent lors d’une fausse couche, restent passibles de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.
Cette décision a suscité l’indignation de la Fondation pour les femmes et le Planning familial en Pologne, mettant en avant le risque que les médecins et les proches courent en aidant les femmes concernées. Malgré les déceptions, les militants pro-choix continueront leur combat pour permettre l’accès à l’avortement sécurisé, comme l’a souligné Justyna Wydrzynska, membre du collectif « Avortement sans frontières » condamnée en 2023 pour avoir aidé une femme à interrompre sa grossesse.
Le vote, très serré avec une différence de trois voix seulement, a vu les partis conservateurs s’opposer à la dépénalisation de l’avortement. Malgré le soutien de certains partis, l’opposition des conservateurs, de l’extrême droite et du président de la République Andrzej Duda a entravé l’adoption de la loi.