Le 6 janvier 2024, Stephen Cottrell est devenu l’archevêque d’York, assumant temporairement la direction de l’Église d’Angleterre après la démission de Justin Welby. Cette décision fait suite à un scandale qui a secoué l’institution, lié à des agressions sexuelles sur plus de 130 jeunes. Ce changement de leadership survient à un moment critique, alors que l’Église est convoquée à faire face à ses défaillances passées et à la nécessité de réformes profondes.
La démission de Justin Welby provoque une onde de choc, surtout après la publication d’un rapport accablant qui révèle qu’un avocat lié à l’Église, décédé en 2018, a pu agresser de nombreuses victimes sans être inquiété. Ce dossier met en évidence une gestion défaillante de la part du leadership ecclésiastique. La réaction de la société britannique est immédiate : des voix s’élèvent pour réclamer une réévaluation radicale du fonctionnement de l’Église d’Angleterre, qui compte environ 20 millions de baptisés, mais à peine un million de pratiquants réguliers.
Dans l’intervalle, Stephen Cottrell, âgé de 66 ans, occupe le poste de manière intérimaire. Bien qu’il soit un des plus hautes autorités angliscaines, sa crédibilité est également mise à l’épreuve à cause d’une affaire similaire impliquant un prêtre sous son autorité. Ce dernier avait fait l’objet d’interdictions, mais Cottrell a admis que la situation aurait pu être mieux gérée. Sa nomination à long terme en tant que chef de l’Église semble compromise, car il lui manque l’enthousiasme et la longévité que le rôle exige, comme il l’a lui-même souligné.
Un besoin urgent de réformes
Le futur chef de l’Église d’Angleterre devrait émerger dans les mois à venir, choisi par le roi Charles III après un processus de sélection minutieux. Les attentes sont de taille : le prochain leader devra répondre aux attentes d’une institution mise à mal par des accusations d’étouffement de scandales sexuels. Comme le rapport de 2020 le révélait, une véritable « culture »
a en effet permis aux agresseurs de prospérer au sein de l’Église.
Les observateurs s’accordent à dire que le nouveau dirigeant devra agir rapidement et avec détermination pour restaurer la confiance du public. Cela implique de réformer non seulement les structures internes, mais aussi d’adresser les problèmes qui divisent l’Église, tels que les débats autour des droits des couples de même sexe, qui continuent de susciter des tensions au sein de la Communion anglicane.
Une modernisation nécessaire
La question des bénédictions pour les unions homosexuelles a été un point de discorde majeur. En 2023, l’Église a finalement pris la décision de les accepter, mais cette avancée s’est faite au prix de conflits internes. Les archevêques des provinces anglicanes du Sud, notamment en Afrique, se sont fermement opposés à cette évolution, contestant l’autorité de l’archevêque de Cantorbéry. En conséquence, le leadership de l’Église d’Angleterre est confronté à une dualité : satisfaire les aspirations progressistes d’une partie de ses fidèles tout en gérant le mécontentement des secteurs plus conservateurs.
Les défis à relever
Le prochain leader ne sera pas uniquement un gestionnaire ; il doit aussi incarner un symbole d’unité et de renouvellement. Sa capacité à naviguer à travers cette mer de défis sera déterminante pour l’avenir de l’Église d’Angleterre. « Nous avons besoin de quelqu’un qui puisse donner au moins cinq ans, probablement plus de dix ans », a déclaré Cottrell, soulignant que la durée d’engagement est primordiale.
Il est donc essentiel que cette institution se réinvente pour éviter de sombrer dans la torpeur. Le prochain évêque principal doit non seulement redorer le blason de l’Église, mais aussi être le moteur d’une transformation culturelle nécessaire.
En résumant, la situation actuelle de l’Église d’Angleterre met en lumière non seulement des problèmes structurels mais aussi des enjeux moraux. Le temps est venu pour une introspection et une réforme significative, afin de regagner la confiance des fidèles et d’assurer son avenir face aux défis contemporains.
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