Le 30 décembre 2024, un événement marquant dans l’histoire récente de la Biélorussie a suscité l’indignation : un prêtre catholique a été condamné à onze ans d'emprisonnement pour « haute trahison ». Henrykh Akalatovitch, qui exerçait son ministère dans la paroisse de Saint-Joseph à Volojine, est devenu la cible d’un régime autoritaire de plus en plus répressif, dirigé par Alexandre Loukachenko. Ce jugement, prononcé à huis clos, illustre la tension croissante entre l’Église et le pouvoir en place alors que le pays se prépare à un scrutin présidentiel contesté.
Depuis 1994, Alexandre Loukachenko a maintenu un contrôle strict sur la Biélorussie, et alors qu’il se prépare à une septième élection le 26 janvier, les tensions avec la société civile se renforcent. La condamnation d’Henrykh Akalatovitch est un fait sans précédent depuis la dissolution de l’URSS, soulignant l’intensification de la répression des voix dissidentes. La situation a particulièrement dégénéré après les élections de 2020, où des allégations de fraudes massives ont déclenché des manifestations à travers le pays et une réaction sévère de l’État. La victoire contestée de Loukachenko face à Svetlana Tsikhanovskaïa a provoqué un soulèvement sans précédent et une répression brutale.
Un contexte répressif croissant
La Biélorussie traverse une période de répression accrue. Depuis l’élection d’août 2020, qui a marqué un tournant dans la lutte pour la démocratie, la société civile a subi de lourdes pertes. Les médias indépendants ont été forcés de quitter le territoire, tandis que des dizaines de milliers de Biélorusses ont pris la décision de s’exiler. Le centre biélorusse des droits de l’homme, Viasna, a enregistré plus de 1 265 prisonniers politiques, un chiffre alarmant qui témoigne de la vulnérabilité croissante de certaines voix dans le pays. La répression ne montre aucun signe de ralentissement, même après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, que le gouvernement bélarussien a utilisée pour renforcer sa mainmise.
Henrykh Akalatovitch : le symbole d’une lutte persistante
Henrykh Akalatovitch, en tant que prêtre de la paroisse de Saint-Joseph, représente cette résistance silencieuse à l’autoritarisme. Son procès, qui est resté entouré de mystère, aurait pu faire l’objet d’une attention plus large si ce n’était la déclaration publique minimisée des faits. Le fait qu’aucune raison valable n’ait été donnée pour cette condamnation renforce les suspicions sur politique répressive, et le climat de peur qui s’est installé autour de toutes les formes d’opposition. Auparavant, un autre prêtre, Vladislav Lazar, avait connu une situation similaire mais a finalement été libéré après plusieurs années. Ce changement de ton dans la répression indique une volonté de l’État de ne laisser passer aucune contestation, aussi minime soit-elle.
Échos internationaux et perspectives d’avenir
La situation en Biélorussie est désormais au cœur des préoccupations internationales. Alors que l’Europe et d’autres régions du monde observent avec inquiétude le tournant répressif du gouvernement bélarussien, les appels à la libération des prisonniers politiques se multiplient. La communauté internationale a jusqu’à présent exprimé des inquiétudes par la voix de différentes organisations de défense des droits humain, mais ces déclarations se heurtent à une réalité tangente sur le terrain, où les répressions continuent d’affecter des vies innocentes.
Alors qu’Alexandre Loukachenko se prépare à son scrutin, la société civile biélorusse restera sous la menace d’un régime qui n’hésite pas à museler ceux qui s’opposent à lui. Les événements des dernières années laissent présager une lutte acharnée pour la justice, l’équité et la liberté, des valeurs que les Biélorusses continuent de défendre contre vents et marées.
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