Narges Mohammadi, militante iranienne emblématique et lauréate du Prix Nobel de la paix 2023, a été libérée temporairement de prison pour des raisons médicales. Cette décision, annoncée par son avocat, intervient après un long parcours d’emprisonnement en raison de son engagement contre le port obligatoire du voile et la peine de mort. Son état de santé, après une récente intervention chirurgicale, a mené à cette suspension de peine. Ce retour, même temporaire, soulève des questions sur son avenir et les droits des femmes en Iran.
Agée de 52 ans, Narges Mohammadi a été incarcérée en novembre 2021 et fait face à un passé judiciaire difficile, marqué par des condamnations répétées au cours des vingt-cinq dernières années. Son avocat, Mostafa Nili, a confirmé que la décision de libération a été prise suite à l’avis du médecin légiste, qui a estimé que son état de santé nécessitait cette mise en liberté temporaire. « La justice de Téhéran a suspendu l’exécution de sa peine pour une durée de trois semaines », a-t-il précisé. Cette libération est d’autant plus significative qu’elle survient dans un contexte où les droits humains, notamment ceux des femmes, sont souvent bafoués en Iran.
Un combat pour la justice et l’égalité
Narges Mohammadi est devenue une figure emblématique du combat pour les droits des femmes en Iran, dénonçant notamment le port imposé du voile et la brutalité du régime en place. Depuis plusieurs années, elle alerte sur la répression dont sont victimes les femmes et les défenseurs de droits humains. « Il s’agit d’une guerre à grande échelle contre les femmes »,
avait-elle déclaré dans un message audio diffusé depuis sa cellule en mars. Son engagement lui a valu non seulement l’admiration d’un large public, mais également d’incessantes arrestations et condamnations.
Par exemple, en juin dernier, elle a été condamnée à une peine d’un an de prison pour « propagande contra l’Etat », après avoir refusé d’assister à son procès, exigeant que celui-ci soit public. Cela démontre l’ampleur de sa détermination, même face aux menaces et à la répression. Son parcours, marqué par des incarcérations, témoigne des sacrifices que certains sont prêts à faire pour défendre la justice.
Des répercussions sur les droits des femmes en Iran
La libération temporaire de Narges Mohammadi ne peut être dissociée d’un contexte plus vaste de luttes pour les droits des femmes en Iran. La société iranienne, très engagée, a connu des soulèvements récents où les femmes ont été au premier plan, revendiquant l’égalité et la fin des lois oppressives. Le mouvement a pris de l’ampleur à la suite de la mort tragique de Mahsa Amini, dont le décès a suscité une vague de manifestations à l’échelle nationale.
Le retrait de Narges Mohammadi du milieu carcéral, même pour un temps limité, soulève des questions capitales sur l’avenir des droits civiques et des droits des femmes en Iran. La pression internationale sur le régime, conjuguée aux combats menés par les militantes, pourrait-elle amener une évolution des mentalités et des législations ? Un espoir persiste que la détermination d’activistes comme Mohammadi inspire un changement durable.
Quel avenir pour Narges Mohammadi ?
Si Narges Mohammadi se remet de ses préoccupations médicales, son retour en prison est une possibilité inquiétante. Après avoir subi une ablation d’une tumeur et une greffe osseuse il y a seulement trois semaines, son état requiert un suivi régulier. « Elle doit être examinée tous les trois mois », souligne son avocat. Cela pose la question de ses conditions de détention, qui pourraient nuire à sa santé déjà précaire.
Son avocat, ainsi que plusieurs organisations de défense des droits humains, appellent à une libération permanente. Il est devenu impératif que les droits des prisonniers politiques soient respectés, tout comme les droits des femmes en Iran. Le combat de Narges ne s’arrête pas là, et chaque moment de répit est l’occasion de renforcer la voix des opprimés et de relancer le débat sur les libertés fondamentales.
Narges Mohammadi, par son engagement inébranlable, démontre que le combat pour la justice et les droits des femmes ne doit pas faiblir. Chaque action, même la plus petite, peut contribuer à l’édification d’un avenir meilleur.
Mots-clés: Narges Mohammadi, droits des femmes, Iran, Prix Nobel de la paix, militantisme, libération conditionnelle.