Maia Sandu, présidente moldave, a récemment voté pour l’élection présidentielle et un référendum crucial, se tenant à Chișinău, le 20 octobre 2024. Ce scrutin, déterminant pour l’avenir du pays de 2,6 millions d’habitants, vise à inscrire dans la Constitution l’objectif d’adhérer à l’Union européenne. Les premiers résultats du premier tour s’annoncent toutefois décevants pour le bloc proeuropéen, alors que les partisans d’un rapprochement avec Moscou se trouvent sur une pente ascendante.
Dans un contexte de tension politique, le référendum a été pensé pour susciter un large consensus symbolisant le désir de l’Ukraine de s’aligner davantage sur l’UE. Lundi matin, après le dépouillement de plus de 99 % des votes, le oui a obtenu 50,39 % sur la question de la modification constitutionnelle visant à l’adhésion à l’UE. Ces résultats, bien que serrés, ont immédiatement été qualifiés d’« anomalies » par le Kremlin, soulevant des questions sur la transparence du processus électoral.
Lors d’une conférence de presse tardive, Maia Sandu, 52 ans, a exprimé ses préoccupations face à ces résultats. « La Moldavie a été confrontée à une attaque sans précédent contre la liberté et la démocratie de notre pays aujourd’hui et ces derniers mois », a-t-elle affirmé. Il est intéressant de noter que les résultats, initialement catastrophiques pour le oui, s’étaient améliorés à mesure que les résultats de la capitale et de la diaspora – généralement plus favorables à sa candidature – commençaient à compter, contrastant avec les votes majoritairement anti-européens des zones rurales.
Pour ce qui est de la présidentielle, Maia Sandu se hisse en tête avec 42,31 % des voix. Cependant, le 3 novembre, elle devra affronter Alexandru Stoianoglo, ancien procureur, qui bénéficie d’un soutien significatif de la part des socialistes prorusses et qui a obtenu 26,09 % des suffrages, un score nettement supérieur aux attentes initiales des sondages. L’analyste Ion Tabarta souligne que, malgré une volonté d’atteindre 45 % au premier tour, Sandu est confrontée à un défi majeur : elle semble manquer de réserves de voix pour le second tour, alors que Stoianoglo a le soutien de divers groupes politiques.
L’ancienne candidate a attribué ces résultats insatisfaisants à l’influence néfaste de « groupes criminels s’associant à des forces étrangères opposées à nos intérêts nationaux », une allusion claire à des acteurs russes que Chisinau accuse de financer l’opposition. « Des dizaines de millions d’euros, des mensonges et de la propagande ont été déployés par ces groupes pour acheter 300 000 votes, affaiblissant ainsi le processus démocratique et semant la peur dans la société », a conclu Maia Sandu.
La situation en Moldavie soulève ainsi des inquiétudes quant à l’intégrité des élections et l’influence des forces étrangères sur la politique nationale. Alors que le pays navigue entre une histoire riche de liens avec Moscou et une volonté de se tourner vers l’Occident, ces élections représentent un moment critique pour la démocratie et l’orientation géopolitique de la Moldavie.
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